Tel court au feu avec intrépidité, qui ne laisse pas d'être un très mauvais officier |
Disc. rétabl. des scienc. |
officier [2] |
Le cheval n'était pas permis aux officiers d'infanterie ; souvent les généraux faisaient à pied les mêmes journées que leurs troupes |
Lett. à d'Alemb. |
officier [2] |
Ce qu'on appelle mensonges officieux sont de vrais mensonges |
Prom. 4 |
officieux, euse |
Mille offres apparentes qui ne sont faites que pour être refusées |
Hél. II, 14 |
offre |
J'oubliais de vous marquer que le roi de Prusse m'a fait faire, par milord Maréchal, des offres très obligeantes, et d'une manière dont je suis pénétré |
Lett. à M. Moultou, Corresp. t. V, p. 254, dans POUGENS. |
offre |
Le goût ne paraît-il pas cent fois mieux dans les choses simples que dans celles qui sont offusquées de richesses ? |
Hél. V, 2 |
offusquer |
La philosophie, en m'attachant à l'essentiel de la religion, m'avait détaché de ce fatras de petites formules dont les hommes l'ont offusquée |
Confess. VIII |
offusquer |
J'ai reçu la charmante oiseleuse avec un nouveau plaisir |
Lett. à Coindet, 27 avr. 1765 |
oiseleur |
Les professions oiseuses, futiles ou sujettes à la mode, telles, par exemple, que celle de perruquier |
Ém. III |
oiseux, euse |
Riche ou pauvre, puissant ou faible, tout citoyen oisif est un fripon |
Ém. III |
oisif, ive |
Les oisifs des villes, gens aussi ennuyés qu'ennuyeux, qui ne sachant que faire de leur temps, abusent de celui des autres |
Lett. à M. Monier, Corresp. t. IV, p. 278, dans POUGENS. |
oisif, ive |
L'oisiveté des cercles est tuante, parce qu'elle est de nécessité ; celle de la solitude est charmante, parce qu'elle est libre et de volonté |
Conf. XI |
oisiveté |
L'oisiveté que j'aime n'est pas celle d'un fainéant qui reste là les bras croisés dans une inaction totale, et ne pense pas plus qu'il n'agit ; c'est à la fois celle d'un enfant qui est sans cesse en mouvement pour ne rien faire, et celle d'un radoteur qui bat la campagne, tandis que ses bras sont en repos |
ib. |
oisiveté |
Son humeur aigrie et portée à la défiance et aux ombrages par des malheurs continuels |
Corresp. t. VI, p. 392, dans POUGENS |
ombrage |
On mène un coursier ombrageux à l'objet qui l'effraie, afin qu'il n'en soit plus effrayé |
Hél. IV, 14 |
ombrageux, euse |
Mes pires fautes ont été d'omission : j'ai rarement fait ce qu'il ne fallait pas faire, et malheureusement j'ai plus rarement fait ce qu'il fallait |
Conf. X |
omission |
Le je est presque aussi scrupuleusement banni de la scène française que des écrits de Port-Royal, et les passions humaines, aussi modestes que l'humilité chrétienne, n'y parlent jamais que par on |
Hél. II, 17 |
on |
Personne n'est surpris de me voir passer l'hiver à la campagne ; mille gens du monde en ont fait autant ; on est toujours séparés, mais on se rapproche par de longues et fréquentes visites |
Lett. au maréch. de Luxembourg. |
on |
Ayant ainsi pris mon parti sur un assujétissement nécessaire, je m'y livrai sans résistance, et le trouvai, du moins la première année, moins onéreux que je ne m'y serais attendu |
Conf. IX |
onéreux, euse |
Quant à présent, la campagne n'est pas tenable ; il y fait presque aussi froid que dans ma chambre, où, près d'un grand feu, je gèle en me rôtissant, et l'onglée me fait tomber la plume des doigts |
Lett. à M. Lalliaud, Corresp. t. VII, p. 186, dans POUGENS |
onglée |
Je ne connais plus d'autre musique que celle des rossignols, et les chouettes de la forêt m'ont dédommagé de l'opéra de Paris |
Lett. à M. Vernes, Corresp. t. IV, p. 189, dans POUGENS. |
opéra |
Je ne pouvais ni rire, ni bâiller à l'opéra français, puisque je n'y restais jamais, et qu'aussitôt que j'entendais commencer la lugubre psalmodie, je me sauvais dans les corridors |
Lett. à M. le Nieps. |
opéra |
L'opéra de Paris passe à Paris pour le plus pompeux, le plus voluptueux, le plus admirable qu'inventa jamais l'art humain |
Hél. II, 23 |
opéra |
Mon opéra fait, il s'agit d'en tirer parti : c'était un autre opéra bien plus difficile |
Conf. VII |
opéra |
Les opéra de Rameau commençaient à faire du bruit, et relevèrent ses ouvrages théoriques, que leur obscurité laissait à la portée de peu de gens |
Confess. V |
opéra |
Quel moyen plus sûr peut-on avoir d'anéantir tous ces intérêts particuliers, que de les opposer entre eux par la multiplication des opinants ? |
Polysynod. |
opinant |
Je ne pouvais concevoir par quel prodige votre opiniâtre image m'avait pu laisser si longtemps en paix avec tant de sujets de me la rappeler |
Hél. III, 18 |
opiniâtre |
On plaint l'erreur, on hait l'opiniâtreté ; donnez la préférence à vos raisons, à la bonne heure, mais sachez que ceux qui ne s'y rendent pas, ont les leurs |
Lett. à l'archevêque. |
opiniâtreté |
L'opinion est le tombeau de la vertu parmi les hommes, et son trône parmi les femmes |
Ém. V |
opinion |
Je parle des moeurs, des coutumes, et surtout de l'opinion, partie inconnue à nos politiques, mais de laquelle dépend le succès de toutes les autres |
Contr. soc. II, 12 |
opinion |
Il importe tant aux hommes de tenir moins aux opinions qui les divisent qu'à celles qui les unissent |
Lett. à l'archevêque. |
opinion |
La dévotion est un opium pour l'âme |
Hél. VI, 8 |
opium |
Comme s'il cherchait à prendre plutôt le tour d'esprit de ses opposants, pour les ramener à la raison, que le langage de la raison pour les convaincre |
Polysynodie, Jugt. |
opposant, ante |
L'intérêt commun trouve des opposants |
Contr. IV, 1 |
opposant, ante |
On a porté des jugements opposés de mes livres, ou plutôt de l'auteur de mes livres, parce qu'on m'a jugé sur les matières que j'ai traitées bien plus que sur mes sentiments |
Lett. à l'archev. de Paris. |
opposé, ée |
Osons opposer Socrate même à Caton : l'un était plus philosophe, l'autre plus citoyen |
Écon. polit. |
opposer |
Éviter les situations qui mettent nos devoirs en opposition avec nos intérêts |
Confess. II |
opposition |
Le cri de la liberté toujours prêt à sortir de l'extrême oppression |
Polysynodie. |
oppression |
Mortelle ennemie des lois et de la liberté, qu'a-t-elle [la noblesse] jamais produit dans la plupart des pays où elle brille, si ce n'est la force de la tyrannie et l'oppression des peuples ? |
Hél, I, 62 |
oppression |
L'ecclésiastique était pauvre, et avait besoin de tout le monde ; mais l'opprimé avait encore plus besoin de lui, et il n'hésita pas à favoriser son évasion |
Ém. IV |
opprimé, ée |