On peut bavarder tant qu'on veut sur cet art sans y rien entendre ; et tel qui se mêle d'écrire fort doctement sur la musique, serait bien embarrassé de faire une bonne basse sous un menuet et même de la noter |
1er dial. |
noter |
L'ennui d'un long travail me donne des distractions si grandes, que je passe plus de temps à gratter qu'à noter |
Confess. IV |
noter |
Ces mots vertus et vices sont des notions collectives qui ne naissent que de la fréquentation des hommes |
Narc. Préf. note h. |
notion |
Tout cela n'est-il pas notoire au public ? |
Lett. à du Peyrou, 8 août 1765 |
notoire |
Qui fourmillent de cagneux, de noués |
Ém. I |
noué, ée |
Y a-t-il au monde un honnête homme qui n'eût horreur de changer l'enfant d'un autre en nourrice ? |
Hél. III, 18 |
nourrice |
Comme la véritable nourrice est la mère, le véritable précepteur est le père ; qu'ils s'accordent dans l'ordre de leurs fonctions ainsi que dans leur système |
Ém. I |
nourrice |
Jeune femme, voulez-vous travailler à vous rendre heureuse, commencez d'abord par nourrir votre enfant |
Lett. à Mme B. Corresp. t. II, p. 206, dans POUGENS. |
nourrir |
Cet édifice et le terrain qui l'entoure appartenait jadis au célèbre Lebrun, qui se plut à le bâtir et le décorer avec ce goût exquis d'ornement et d'architecture dont le grand peintre s'était nourri |
Confess. X |
nourrir |
Dans les nourritures où l'on ne regarde qu'au physique |
Ém. I |
nourriture |
Il y a aux Indes des millions d'hommes dont la nourriture ne coûte pas un sou par jour |
Contr. soc. III, 8 |
nourriture |
Il existe certainement des hommes qui n'ont jamais eu d'entretien philosophique en leur vie, et dont tout le temps se consume à chercher leur nourriture, la dévorer et dormir |
Lett. à l'archev. de Paris. |
nourriture |
Nous plaignons le sort de l'enfance, et c'est le nôtre qu'il faudrait plaindre, nos plus grands maux nous viennent de nous |
Émile, I |
nous |
Quand un nouvel abus s'introduit, ce n'est point innover que d'y proposer un nouveau remède |
Lett. de la mont. 7 |
nouveau |
Ô cher Moultou ! nouveau Génevois, vous montrez pour la patrie toute la ferveur que les nouveaux chrétiens avaient pour la foi |
Lett. à M. le doct. Tronchin, Corr. t. V, p. 4, dans POUGENS. |
nouveau |
Nous déjeunions, nous causions, nous lisions quelques nouveautés |
Conf. V |
nouveauté |
Ces nouveautés éphémères qui courent on ne sait pourquoi, qui meurent on ne sait comment |
ib. |
nouveauté |
Après cela, vous apprenez dans le public que j'ai été très mal, et que je le suis encore ; cela fait nouvelle pour vous |
Corresp. t. I, p. 181, dans POUGENS |
nouvelle |
Qu'un autre étranger y tienne, s'il peut, trois ans, comme je l'ai fait, et puis qu'il m'en dise des nouvelles |
Lett. à Panckoucke, 2 mai 1765 |
nouvelle |
Je crois que ma simplicité de novice ne fit qu'irriter sa fantaisie |
Conf. VI |
novice |
M'étant, pour ainsi dire, assuré de moi-même, je commence à regarder hors de moi, et je me considère avec une sorte de frémissement, jeté, perdu dans ce vaste univers et comme noyé dans l'immensité des êtres |
Ém. IV |
noyé, ée |
Éveillés à minuit au coeur de l'hiver par l'ennemi dans leur ville, les Génevois trouvèrent plutôt leurs fusils que leurs souliers ; si nul d'eux n'avait su marcher nu-pieds, qui sait si Genève n'eût point été prise ? |
Ém. II |
nu, nue [1] |
Une voix continue et nuancée |
Essai sur l'origine des langues, ch. V |
nuancé, ée |
Je tombais des nues, j'étais ébahi, je ne savais que dire |
Confess. IX |
nue |
Une diction toujours dans les nues et des pensées qui rampent toujours |
Hél. 2e préf. |
nue |
Les nuées de commis et d'employés si odieux au peuple, si incommodes au public |
Gouv. de Pologne, 11 |
nuée |
Aussi faible qu'honnête, il nuit quelquefois aux gens pour lesquels il s'intéresse, à force de les vouloir préserver |
Confess. X |
nuire |
Ce qui nous nuit, on le fuit ; mais ce qui nous veut nuire, on le hait |
Ém. IV |
nuire |
La nuit effraye naturellement les hommes, et quelquefois les animaux ; la raison, les connaissances, l'esprit, le courage délivrent peu de gens de ce tribut |
Ém. II |
nuit |
[Les paysans] forcés de passer les nuits dans leurs fèves et leurs pois avec des chaudrons, des tambours, des sonnettes pour écarter les sangliers |
Confess. X |
nuit |
Ils achetèrent de leur vie une nuit de Cléopâtre |
Ém. IV |
nuit |
Je ne sais voir qu'autant que je suis ému ; les objets indifférents sont nuls à mes yeux |
Corresp. t. IV, p. 24, dans POUGENS |
nul, nulle |
J'avais la mortification d'être nul pour elle |
Confess. III |
nul, nulle |
Il ne me traitait pas précisément comme son inférieur, il me regardait comme nul |
ib. IX |
nul, nulle |
Sachant que cet homme, nul par lui-même, ne pense et n'agit que par l'impulsion d'autrui |
Confess. X |
nul, nulle |
Voilà comment, avec des sentiments quelquefois élevés et grands, il fut toujours petit et nul par sa conduite |
2e dial. |
nul, nulle |
Ô délire ! ô faiblesse humaine ! le sentiment du bonheur écrase l'homme, il n'est pas assez fort pour le supporter |
Émile, V |
ô |
Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs, et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois ; et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes |
Lett. de la mont. 9 |
obéir |
La nature a fait les enfants pour être aimés et secourus ; mais les a-t-elle faits pour être obéis et craints ? |
Ém. II |
obéir |
À la fin la nation s'obère, le peuple est foulé, le gouvernement perd toute sa vigueur, et ne fait plus que peu de chose avec beaucoup d'argent |
Econ. polit. |
obérer |