Je voudrais bien savoir quel est le Sosie qui me fait honnir en vers, pendant qu'on m'inquiète en prose ; ce Sosie m'a bien la mine d'être l'auteur de l'épître à Rousseau, si longue et si inégale |
Lett. Thiriot, 5 mai 1738 |
sosie |
Si l'abbé Coyer parle comme il écrit, il doit être fort aimable ; mais ma mère, qui avait vu Despréaux, disait que c'était un bon livre et un sot homme |
Lett. d'Argental, 6 juill. 1761 |
sot, otte |
Ma séve est passée, je n'ai plus ni fruits ni feuilles.... les sots et les fanatiques auront bon temps cet automne et cet hiver ; mais gare le printemps |
Lett. d'Argental, 28 août 1760 |
sot, otte |
La sotte guerre de Rousseau et de moi continue toujours ; j'en suis fâché, cela déshonore les lettres |
Lett. Cideville, 25 sept. 1736 |
sot, otte |
On me mande qu'on est tout consterné et tout sot à Paris |
Lett. d'Argental, 14 oct. 1759 |
sot, otte |
C'est une chose assez plaisante qu'aucune personne d'esprit ne voudrait d'un bonheur fondé sur la sottise ; il est clair pourtant qu'on ferait un très bon marché |
Lett. Mme du Deffant, 3 oct. 1764 |
sottise |
C'est une grande sottise de ne trouver rien d'estimable dans un ennemi estimé de tous |
Comm. Corn. Rem. Observ. de Scudéry. |
sottise |
Sottise des deux parts est, comme on sait, la devise de toutes les querelles |
Dict. phil. Sottise. |
sottise |
Après tout, cette affaire [la forme du capuchon des cordeliers] n'ayant pas ébranlé de trônes et ruiné des provinces, on peut la mettre au rang des sottises paisibles |
Dict. phil. Sottise. |
sottise |
Petits soupers, jolis festins, Ce fut parmi vous que naquirent Mille vaudevilles malins, Que les Amours, à rire enclins, Dans leurs sottisiers recueillirent |
Lett. en vers et en prose, 2 |
sottisier |
Nous appelions, du temps de Charlemagne, une monnaie courante, faisant la vingtième partie d'une livre, un solide, du com romain solidum ; c'est ce solide que nous nommons un sou |
Pol. et lég. Observ. sur Lass, Melon et Dutot. |
sou |
Supposé qu'une ville de France dût à une autre, au temps de Charlemagne, cent vingt sous ou solides de rente, soixante-douze onces d'argent ; elle s'acquitterait aujourd'hui de sa dette en payant ce que nous appelons un écu de six francs |
Moeurs, 19 |
sou |
Ces politiques... qui, n'ayant pu gouverner une servante, se mettent à enseigner les rois à deux sous la feuille |
Mél. litt. Obs. sur le livre de la Félicité publique. |
sou |
Nos Français sont en pleine paix, et nous n'avons pas le sou |
Lett. à Cath. II, 14 janv. 1772 |
sou |
Mlle Camille joue très joliment les soubrettes |
Lett. Mme du Deffant, 14 févr. 1762 |
soubrette |
Si quelqu'un est en souci de savoir ce que je fais dans mes chaumières |
Lett. d'Alemb. 15 oct. 1759 |
souci [2] |
Je ne me soucie point des querelles sur la musique ; je ne songe et je ne songerai, à mon agonie, qu'à la bonne cause, dont il paraît qu'on ne se soucie plus guère |
Lett. d'Alembert, 22 sept. 1777 |
soucier |
Je dis ce que je pense, et je me soucie fort peu que les autres pensent comme moi |
Candide, 25 |
soucier |
Les jugements soudains, presque uniformes, que toutes nos âmes, à un certain âge, portent des distances, des grandeurs, des situations, nous font penser qu'il n'y a qu'à ouvrir les yeux pour voir de la manière dont nous voyons |
Phil. Newt. II, 5 |
soudain, aine |
Le sérail d'un soudan, sa triste austérité, Ce nom d'esclave, enfin, n'ont-ils rien qui vous gêne ? |
Zaïre, I, 1 |
soudan |
Son armée [de Henri de Navarre] n'était pas celle d'un souverain qui la soudoie, et qui la retient toujours sous le drapeau ; c'était celle d'un chef de parti |
Moeurs, 173 |
soudoyer |
Louis soudoya l'archevêque de Cologne, Maximilien de Bavière.... comme il soudoyait le roi d'Angleterre Charles II |
Louis XIV, 10 |
soudoyer |
Le meurtrier du roi respire en ces États, Et de son souffle impur infecte vos climats |
Oedipe, I, 3 |
souffle |
Je n'ai plus qu'un souffle de vie ; je l'emploierai à vous invoquer en mourant.... |
Lett. à Catherine II, 31 juill. 1772 |
souffle |
Elle avait dérobé cette rose naissante Au souffle empoisonné d'un monde dangereux |
l'Éducat. d'une fille. |
souffle |
Tous les prétendus sorciers soufflaient et soufflent encore sur ceux qu'ils imaginent ensorceler |
Philos. Déf. Bolingbr. 38 |
souffler |
Les jésuites soufflant secrètement l'incendie, les jansénistes criant avec fureur, le schisme paraissant près d'éclater |
Hist. Parl. 66 |
souffler |
Esprits contagieux, tyrans de cet empire, Qui soufflez dans nos murs la mort qu'on y respire |
Oedipe, I, 2 |
souffler |
Ce chapelier qui présentait sa requête à un duc et pair pour être payé de ses fournitures : Est-ce que vous n'avez rien reçu, mon ami, sur votre partie ? Je vous demande pardon, monseigneur ; j'ai reçu un soufflet de monseigneur votre intendant |
Dial. XXIV, 6 |
soufflet |
Le grand Condé s'oublia jusqu'à donner un soufflet au comte de Rieux.... le comte de Rieux rendit le soufflet au vainqueur de Rocroi, de Fribourg, de Nordlingue et de Lens ; cette étrange aventure ne produisit rien |
Louis XIV, 5 |
soufflet |
On dit que les vieillards sont durs ; j'ai le malheur d'être sensible, comme si j'avais vingt ans ; le soufflet donné à Laharpe et à notre Académie est tout chaud sur ma joue |
Lett d'Argental, 11 oct. 1771 |
soufflet |
Il me paraît que chacun a son souffre-douleur |
Lett. Richelieu, 25 mai 1772 |
souffre-douleur |
Il m'est impossible d'aimer Héraclius [de Corneille], je vous l'avoue ; je crois vous avoir cité Mme du Châtelet, qui ne pouvait souffrir cette pièce, dans laquelle il n'y a pas un sentiment qui soit vrai |
Lett. d'Argental, 23 sept. 1761 |
souffrir |
V Charles II n'avait bien voulu souffrir qu'on le fît catholique sur la fin de sa vie, que par complaisance pour ses maîtresses et pour son frère |
Louis XIV, 14 |
souffrir |
On vient d'imprimer dans un journal l'article Femme, qu'on tourne horriblement en ridicule ; je ne peux pas croire que vous ayez souffert un tel article dans un ouvrage sérieux [l'Encyclopédie] |
Lett. d'Alemb. 13 nov. 1759 |
souffrir |
Ah ! que nous avons à souffrir de la nature, de la fortune, des méchants et des sots ! |
Lett. d'Alembert, 10 juin 1776 |
souffrir |
Est-ce la peine de vivre quand on souffre ? oui, car on espère toujours qu'on ne souffrira pas demain ; du moins c'est ainsi que j'en use depuis plus de soixante ans |
Lett. d'Argental, 29 nov. 1769 |
souffrir |
L'infatigable Homberg disait que ce qu'on appelle le soufre principe n'est autre chose que le feu lui-même |
Phil. Newt. II, 5 |
soufre |
À quoi servent les souhaits ? à sentir nos besoins, et non pas à les soulager |
Lett. Vaines, 3 oct. 1777 |
souhait |
Vous me promettez l'empire du monde, si je crois que vous avez raison ; je souhaite alors de tout mon coeur que vous ayez raison |
Rem. Pens. Pascal, 5 |
souhaiter |