Qu'appelles-tu sur rien, dis ? - J'appelle sur rien Ce qui sur rien s'appelle en vers ainsi qu'en prose ; Et rien, comme tu le sais bien, Veut dire rien ou peu de chose |
MOLIÈRE
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Amph. II, 3 |
rien |
L'antiquité tenait pour axiome que rien n'est rien, que de rien ne vient rien |
VOLTAIRE
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le Pauvre diable. |
tenir |
Ne crois rien précieux, ne crois rien admirable, Rien noble, rien enfin dans la solidité, Que ce qui doit aller jusqu'à l'éternité |
CORNEILLE
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Imit. III, 4 |
rien |
Il ne se passe, à l'intérieur des animaux, rien de suivi, rien d'ordonné, puisqu'ils n'expriment rien par des signes combinés et arrangés |
BUFFON
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De l'homme. |
arrangé, ée |
Que dit-on pour autoriser la supposition du Pentateuque ?... Rien de suivi, rien de positif, rien d'important ; des chicanes sur des nombres, sur des lieux ou sur des noms |
BOSSUET
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Hist. II, 13 |
chicane |
Si dans les moindres dons tu passes à considérer leur auteur, Verras-tu rien de vil, rien de faible en ses grâces, Rien de contemptible à ton coeur ? |
CORNEILLE
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Imit. II, 10 |
contemptible |
Les affaires n'eurent jamais rien d'obscur qu'il n'éclaircît, rien de douteux qu'il ne décidât.... rien de pénible qu'il ne dévorât |
MASSILLON
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Or. fun. Viller. |
dévorer |
Rien de plus licencieux, rien de plus séditieux tout ensemble, rien enfin de moins évangélique que ces évangéliques prétendus |
BOSSUET
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Var. v, § 13 |
évangélique |
Parce que la noblesse ne faisait rien, on a cru qu'il n'y avait rien de si noble que de ne rien faire |
RAYNAL
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Hist. phil. VIII, 33 |
faire [1] |
Pour eux [les poëtes] rien n'est muet, rien n'est froid, rien n'est mort |
HUGO
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Voix intérieures, 19 |
muet, ette |
Vous ne voyez rien d'aligné, rien de nivelé, jamais le cordeau n'entra dans ce lieu ; la nature ne plante rien au cordeau |
ROUSSEAU
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Hél. IV, 11 |
cordeau |
Que tout y soit bien ajusté, Que rien n'y penche d'un côté, Rien n'y soit de mauvaise mise, Rien n'y sente la barbe grise |
CORNEILLE
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Poés. div. Bagatelle. |
mise |
On a cru que dans cette phrase : Ni la force ni la douceur n'y peut rien, il faut dire n'y peuvent rien, et non pas n'y peut rien au singulier, parce qu'on regarde les deux ni comme conjonctives et non pas comme disjonctives ; c'est la même chose que si on disait Et la force et la douceur n'y peuvent rien |
ACADÉMIE
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Observ. sur Vaugelas, p. 168, dans POUGENS |
conjonctif, ive |
L'homme ne peut rien sur le produit de la création ; il ne peut rien sur les mouvements des corps célestes, sur les révolutions de ce globe qu'il habite ; il ne peut rien sur les animaux, les végétaux, les minéraux en général ; il ne peut que sur les individus |
BUFFON
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Quadrup. t. I, p. 5 |
pouvoir [1] |
La loi de l'histoire ne nous a permis ni de rien déguiser ni de rien affaiblir dans le récit de cette tragique aventure |
VOLTAIRE
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Russie, II, 10 |
affaiblir |
Je ne veux pas faire entendre par là que nous vivions dans une indolence qui ne s'affectionne à rien et que rien n'émeut |
BOURDALOUE
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ib. t. I, p. 49 |
affectionner |
Une douceur que rien n'émeut ni aigrit, dont rien ne trouble la paix, et qui s'applique partout à la maintenir |
BOURDALOUE
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Pensées, t. I, p. 90 |
aigrir |
Toute la peine s'évanouit ; rien de rude, rien d'anguleux |
ROUSSEAU
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Hél. VI, 8 |
anguleux, euse |
Le fidèle qui ne souffre rien ici-bas, ne saurait aussi rien espérer pour l'avenir |
MASSILLON
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Myst. Résurr. |
aussi |
Un dauphin [fils de Louis XIV] qui n'a jamais été rien ni de rien, et sur qui la corde a cassé de tant d'espérances, de craintes et de projets |
SAINT-SIMON
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295, 28 |
corde |
Il n'y a rien à la cour de si méprisable qu'un homme qui ne peut contribuer en rien à notre fortune |
LA BRUYÈRE
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ib. |
cour |
Je suis encor Sévère, et tout ce grand pouvoir Ne peut rien sur ma gloire et rien sur mon devoir |
CORNEILLE
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Poly. IV, 6 |
devoir [2] |
Votre sang est trop bon, n'en craignez rien de lâche, Rien dont la fermeté de ces grands coeurs se fâche |
CORNEILLE
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Hor. II, 6 |
fâcher |
C'était un visage d'homme ; rien de fade, rien d'efféminé |
HAMILTON
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Gramm. 11 |
fade |
Cet amour prompt, fervent, constant, que rien n'arrête et que rien ne lasse |
BOURDALOUE
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Exhort. sur l'obs. des règles, t. I, p. 210 |
fervent, ente |
Morguent la destinée et gourmandent la mort, Contre qui rien ne dure et rien n'est assez fort |
RÉGNIER
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Sat. VI |
gourmander |
Jamais rien de si hermétiquement bouché [que d'Aguesseau] en fait de finances ni de si incapable d'y rien entendre |
SAINT-SIMON
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480, 217 |
hermétiquement |
Trouvez-vous en ces lois aucune ombre de crime, Rien de honteux aux siens et rien d'illégitime ? |
ROTROU
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St-Genest, III, 2 |
illégitime |
Je l'ai dit cent fois, rien n'est plus impatientant que la sottise, et rien n'est plus sot que cette impatience |
MAINTENON
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Lett. à Mme de Dangeau, 4 sept. 1704 |
impatientant, ante |
Il [Alexandre] dut ici se reconnaître inférieur à un homme [Diogène] à qui il ne pouvait rien donner, ni rien ôter |
ROLLIN
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Hist. anc. Oeuv. t. VI, p. 186, dans POUGENS |
inférieur, eure |
Il ne croit rien avoir s'il n'a tout ; son âme est toujours avide et altérée, et il ne jouit de rien que des malheurs |
MASSILLON
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cité dans GIRAULT-DUVIVIER |
jouir |
Ce ne sont plus rien que des idées ou des fantômes, des façons de chevaux. - Les voilà bien malades ! ils ne font rien |
MOLIÈRE
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l'Avare, III, 5 |
malade |
La nature ne m'offre rien qui ne soit matière de doute et d'inquiétude ; si je n'y voyais rien qui marquât une divinité.... |
PASCAL
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Pensées, XIV, 2, éd. HAVET. |
marquer |
Il n'y a rien à la cour de si méprisable et de si indigne qu'un homme qui ne peut contribuer en rien à notre fortune : je m'étonne qu'il ose se montrer |
LA BRUYÈRE
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VIII |
méprisable |
Un magistrat qui n'a rien ignoré ni rien négligé dans son ministère |
FLÉCHIER
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Lamoignon. |
ministère |
Il n'y a rien de plus éclatant [que la gloire], ni qui fasse plus de bruit parmi les hommes, et tout ensemble il n'y a rien de plus misérable ni de plus pauvre |
BOSSUET
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la Vallière. |
misérable |
Quand on dit qu'on ne saurait plus rien demander à Dieu, ni rien désirer de lui, qu'il n'en donne le mouvement |
BOSSUET
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Ét. d'orais. III, 9 |
mouvement |
Un magistrat qui n'a rien ignoré ni rien négligé dans son ministère |
FLÉCHIER
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ib. |
négliger |
Rien n'est plus aisé que d'outrer la nature ; rien n'est plus difficile que de l'imiter |
VOLTAIRE
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Dict. phil. Anciens et modernes. |
outrer |
Rien n'enfle et n'éblouit les grandes âmes, parce que rien n'est plus haut qu'elles |
MASSILLON
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dans GIRAULT-DUVIVIER |
par [1] |