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abus

nm (a-bu)
  • 1Usage mauvais qu'on fait de quelque chose. Abus de la force. La Grèce a dû sa ruine à l'abus de la liberté. Tout commence par la nécessité et finit par l'abus. Ils font abus de nourriture. De quoi les hommes savent-ils user sans abus ? Comme il y a dans les conditions élevées plus de faux désirs, plus d'abus de son âme que dans les états inférieurs, les grands sont sans doute de tous les hommes les moins heureux. [Buffon, Nature des anim.] Qu'est-ce de communier indignement ? quel abus du saint même des saints ! [Bourdaloue, Pensées, t. III, p. 314] Laisser impunie une profanation est un abus si énorme. [Bourdaloue, ib. p. 362] Un superflu qui me deviendrait pernicieux et nuisible par l'abus que j'en ferais. [Bourdaloue, ib. t. II, p. 77] Je sais que dans l'amitié dont je parle il y a divers degrés d'abus et de désordres. [Bourdaloue, ib. p. 259] Les ministères publics sont des assujettissements perpétuels et très réels, à moins qu'on ne veuille, par un abus énorme, en négliger toutes les fonctions et en abandonner tous les devoirs. [Bourdaloue, ib. p. 486] Le peu qu'on en cite est un abus du texte. [Bossuet, Avert.] Voilà le plus grand abus qu'on ait jamais fait de l'Évangile. [Bossuet, IV, écrit, 30] Mais qui peut arrêter l'abus de la victoire ? [Voltaire, Alzire, ou Les américains] Ne prends point pour vertu l'abus de la victoire. [Saurin, Spartacus, V, 5]
  • 2Coutume, usage mauvais qui s'introduit. Telle est la force des abus. Un abus qui s'introduit depuis quelque temps. On a retranché ces abus. Cet abus subsiste, comme tant d'autres, par la raison qu'il est établi. Ils réforment tous les abus. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Comment ils doivent reprendre et réprimer les abus. [Bossuet, ib. II, 6] Les abus du gouvernement. [Bossuet, ib. II, 12] Tenir les abus nécessaires dans les bornes précises de la nécessité qu'ils sont toujours prêts à franchir, les renfermer dans l'obscurité à laquelle ils doivent être condamnés, et ne les en tirer pas même par des châtiments trop éclatants. [Fontenelle, Argenson.] Nous préservent les cieux d'un si funeste abus, Berceau de la mollesse et tombeau des vertus. [Voltaire, Brutus] Philippe Auguste saisit le temporel des évêques d'Orléans et d'Auxerre pour n'avoir pas rempli cet abus devenu un devoir [conduire leurs vassaux à la guerre]. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Les bons mots ne sont qu'un abus ; Pourtant, messieurs, permettez-nous d'en dire. [Béranger, Gourmands.] Trinquer est un plaisir fort sage Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus. [Béranger, Trinquons.]
  • 3APPEL COMME D'ABUS, appel interjeté d'une sentence rendue par un juge ou supérieur ecclésiastique, qu'on prétend avoir excédé ses pouvoirs ou contrevenu aux lois. C'est une assez faible consolation que celle des appels comme d'abus. [Pascal, Pensées] Le bruit se répandit que le procureur général appellerait comme d'abus de tout ce que le pape pourrait faire au préjudice des libertés de l'Église gallicane. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Ce qu'il y eut de plus intéressant, ce fut l'appel comme d'abus que le parlement introduisit. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]
  • 4En jurisprudence, abus de pouvoir se dit quand un fonctionnaire outre-passe le pouvoir qui lui est confié et fait des actes qui ne lui sont pas permis.
  • 5Abus de confiance, délit dont on se rend coupable en abusant de la confiance qui avait été accordée.
  • 6 En termes de grammaire, abus des mots, sens détourné et forcé qu'on leur donne.
  • 7Erreur. C'est un abus de croire. Lourd et grossier abus ! croyance ridicule ! [Rotrou, Bélisaire] Qu'un si charmant abus serait à préférer A l'âpre vérité qui vient de m'éclairer ! [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Et semant de nos noms un insensible abus. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Mais il faut renoncer à des abus si doux. [Corneille, Pulchérie] Dans les moments où Dieu vous a affligé, vous vous êtes adressé à lui ; vous avez ouvert les yeux sur l'abus de ce monde misérable. [Massillon, Carème] Prospérités temp. Que sais-je si, au premier jour, votre fin soudaine et surprenante ne fournira pas à ceux qui m'écoutent de grandes mais d'inutiles réflexions sur l'abus du monde et de ses espérances. [Id. ib. Impénitence finale] Travailler serait un abus : J'ai cinquante écus. [Béranger, Cinquante écus.]
  • 8Proverbe. Le monde n'est qu'abus et vanité.
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