achevé, ée
(a-che-vé, vée)
- 1 Part. passé. Mené à terme. La moisson achevée. Les travaux achevés sont agréables.
Le péché n'est pas achevé, si la raison ne consent
. [Pascal, édit. Cousin.]Chacun reste interdit, l'oeil et le bras levé ; Le coup demeure en l'air et n'est point achevé
. [Rotrou, Antigone]Ma honte est confirmée et son crime achevé
. [Racine, Andromaque] - 2 Adj. Accompli en bien ou en mal. Orateur achevé. Épicurien achevé. Scélérat achevé.
La France le vit alors accompli par ces derniers traits, et avec ce je ne sais quoi d'achevé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus
. [Bossuet, Oraisons funèbres]C'était une pièce achevée
. [Sévigné, 422]Voilà le principe le plus achevé de toute votre morale
. [Pascal, Les provinciales]Dans le dessein que vous avez d'avoir un portrait achevé de la personne que vous aimez
. [Molière, Le sicilien, ou L'amour peintre]Jamais on n'a vu tyran plus achevé
. [Corneille, Pertharite, roi des Lombards]Ces francs pécheurs, pleins et achevés
. [Pascal, Les provinciales]C'est une pièce achevée dans le style de Diafoirus
. [Courier, Lettres de France et d'Italie] - 3Fou.
Elles sont achevées
. [Molière, Les précieuses ridicules]Le petit voyage qu'elle a fait l'a ramenée plus achevée qu'elle n'était
. [Molière, La comtesse d'Escarbagnas] - 4Réduit à l'extrémité, excédé. Achevé par tant de malheurs. Achevé par les importunités et le bavardage.
REMARQUE
Des grammairiens ont dit que achevé, en parlant des personnes, se prend toujours en mauvaise part ; et qu'en parlant des choses il se prend toujours en bonne part. Cette distinction n'est pas confirmée par l'usage des auteurs : un orateur achevé est un excellent orateur.
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5Achevé d'imprimer, dont l'impression est terminée.
Vous aurez le grand Roman des chevaliers de la gloire, mais qu'il [pourvu qu'il] soit achevé d'imprimer. [Malherbe, Lexique, éd. L. LALANNE.]
Je n'aurais pu faire arriver cette addition en Hollande avant que le livre y fût achevé d'imprimer. [Rousseau, Correspondance]
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