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aise

adj. (ê-z')
  • 1Qui a de l'aise, qui est content. Combien il sera aise, en apprenant cette nouvelle ! Je suis aise que vous ayez réussi. Cela me rend fort aise. On peut juger si Camille était aise. [La Fontaine, Court.] Elle était aise de parler à quelqu'un. [Sévigné, 12] Elle ne pouvait rien promettre qui me fit si aise. [Voiture, Lettres] Ce que vous me dites me fait aise. [Molière, Dom Juan, ou le Festin de Pierre] Votre lettre me trouvera bien sain et me fera bien aise. [Courier, Lettres de France et d'Italie] Elle en sort plus aise de s'être acquittée d'un devoir onéreux où elle n'a trouvé rien de plus consolant que le plaisir de le voir finir. [Massillon, Car. Chute, Tiédeur.] Cette joie d'un père toujours aise de voir ses enfants. [Massillon, Conf. Zèle pour les âmes.] Aussi aise d'être employé aux ministères les plus obscurs qu'aux plus éclatants. [Massillon, Conf. Vices.] Je suis bien aise d'apprendre cela. [Molière, Les fourberies de Scapin] Je suis bien aise de cette rencontre. [Molière, Le mariage forcé] J'ai voulu vous parler en secret d'une affaire, Et suis bien aise ici qu'aucun ne nous éclaire. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Mais vous seriez pour lui fort aise d'obéir. [Corneille, Agésilas] Je serai fort aise de vous dépeindre ce pays. [Fénelon, Télémaque] Vous serez bien aise de recevoir Nestor. [Fénelon, ib. XX] On fut aise de le visiter, avant que la cour y vienne. [Sévigné, 295]

    Je suis aise que, veut le subjonctif : Il est bien aise que vous lui ayez écrit.

SYNONYME

AISE, CONTENT. On donne aussi ravi comme synonyme ; mais ravi est un terme d'une bien plus grande énergie et sur lequel personne ne peut se tromper. Aise et content expriment tous deux un état qui affecte l'âme agréablement ; mais on aura une idée de la nuance qui les sépare en comparant ces deux exemples : Je suis content de mon sort ; je suis aise de mon sort ; le premier signifie que mon sort me satisfait et que je ne désire rien de plus ; le second signifie que mon sort me cause un sentiment de bien-être qui dépasse le contentement. Là est la distinction entre les deux termes, qui se manifeste aussi dans cette phrase : Je suis aise que vous soyez content de moi.

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AISE. - ÉTYM. Ajoutez : M. Bugge (Romania, juill.-oct. 1875, p. 349) propose pour étymologie de ce mot d'origine obscure le latin ansa, anse, poignée, prise : " Asa, latin vulgaire, voy. Appendix Probi dans KEIL, Gramm. lat. IV, 198, 9 : ansa, non asa.... Le mot latin a aussi la notion de facilité, d'occasion, par ex. Plaute, Persa, IV, 4, 121 : quaerere ansam ut infectum faciat. Dans cette acception figurative, les langues romanes n'emploient pas le primitif ansa, mais un dérivé asium, féminin asia. Asium, asia est dérivé de asa, ansa, à l'aide du suffixe io, ia ; comparez le lat praesepium, de praesepe, occipitium, de occiput, etc.... Dans l'exemple : Jamais n'aurons tel aise de nos hontes vengier (XIIe s.), le sens du vieux français aise correspond à l'acception figurative du lat. ansa ; et de même le provençal aisina a la notion de facilité, d'occasion. M. Darmesteter a prouvé que le français aise avait signifié espace vide aux côtés de quelqu'un ; d'où les expressions être aux aises de quelqu'un, c'est-à-dire à côté de lui ; être à son aise, proprement avoir de la place pour remuer les bras (voy. Romania, I, 157). "

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