bouder
vi (bou-dé)
- 1Témoigner par une certaine expression chagrine du visage, et particulièrement des lèvres, qu'on a du mécontentement. Vous avez contrarié cet enfant ; le voilà qui boude dans un coin.
- 2Avoir de l'humeur, du mécontentement.
Lasse de bouder sans qu'on y prît garde
. [Sévigné, 460]La reine n'a point baisé Monsieur, qui en boude
. [Sévigné, 506]Madame de Cleveland bouda contre le roi
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Il s'est apprivoisé pas à pas, jour à jour ; Il boude à mon départ, il saute à mon retour
. [Lamartine, Jocelyn]Fig. C'est un homme qui ne boude pas, il est toujours prêt à répondre à qui l'attaque. Cet homme ne boude pas à table, c'est un bon convive. Cet officier passe pour bouder au feu, pour ne pas s'y exposer volontiers.
Familièrement. Bouder contre son ventre, se priver d'un repas ou d'un mets qui ferait plaisir, et, par extension, se priver par dépit d'une chose agréable.
- 3Terme du jeu de dominos. N'avoir pas de dé à jouer.
- 4 Terme de jardinage, qui se dit d'un arbre ou d'un arbuste qui ne profite pas. Ces jeunes pommiers boudent.
- 5 vt
Votre Majesté a peut-être cru que je la boudais
. [Voltaire, Correspondance]Plus que jamais il t'aime ; C'est ton tour maintenant de le bouder lui-même
. [Chénier, Élégies]Se bouder, vpron Se faire mutuellement mauvaise mine. Ces deux amants se boudent.
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BOUDER. - ÉTYM. Ajoutez : Le radical bod, qui se trouve dans bouder et dans plusieurs mots, est congénère du radical pot, qui est dans pote (voir POTE), et dans l'angl. to pout, bouder. Ce radical bod est aussi dans le roumain bot, museau, botos, effronté, qui met son museau où il n'a que faire.
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