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cheveu

nm (che-veu ; le pluriel cheveux se prononce che-veû, c'est-à-dire le singulier comme feu, et le pluriel comme feux)
  • 1Poil particulier à la partie de la peau qui recouvre le crâne dans l'espèce humaine. De beaux cheveux. Des cheveux bouclés. Touffe, poignée, boucles, tresses de cheveux. Cheveux d'ébène. Fin comme un cheveu. Les cheveux comme les ongles n'acquièrent de l'accroissement que du côté de la racine. Les Gaulois portaient de grands cheveux ; mais quand la monarchie française fut bien établie, les Français les portaient courts, et il n'y avait que les rois et les princes du sang qui les portassent longs. [Thiers, Hist. des perruques, ch. II, dans RICHELET] Les ridicules aventures D'un amoureux en cheveux gris. [Malherbe, III, 3] Je sais que les uns lui mettront, Comme à toi, les rides au front, Et feront à sa tresse blonde Même outrage qu'à tes cheveux. [Malherbe, IV, 16] Ils récitent force prières, ils portent les cheveux courts. [Descartes, Pass. 190] Jusqu'ici la fortune et la victoire mêmes Cachaient mes cheveux blancs sous trente diadèmes. [Racine, Mithridate] Quelle importune main, en formant tous ces noeuds, A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux ? [Racine, Phèdre] Et qu'une main savante avec tant d'artifice Bâtit de ses cheveux l'élégant édifice. [Boileau, Satires] J'aime en lui ces cheveux tout couverts de lauriers. [Corneille, Sertorius] Touche ces cheveux blancs à qui tu rends l'honneur. [Corneille, Le Cid]

    Familièrement. Il ne lui a pas touché un cheveu, se dit pour exprimer qu'il n'a pas porté sa main sur lui ou sur elle, soit pour battre, soit pour faire quelque tentative trop libre.

    C'est la sagesse qui lui a fait tomber les cheveux, se dit par antiphrase de quelqu'un qui a perdu ses cheveux pour n'avoir pas été suffisamment sage, réglé dans sa conduite, à cause qu'une opinion vulgaire attribue aux excès une calvitie prématurée. C'est mon avis, moi de qui la sagesse A fait tomber tous les cheveux. [Béranger, Mes cheveux.]

    Être coiffé en cheveux, n'avoir pour coiffure que ses cheveux arrangés de telle ou telle façon. Dans le même sens, être en cheveux. On dit aussi, sans le verbe être : Cette femme ne se tient pas bien, elle sort en cheveux.

    Faux cheveux, ceux qui ne tiennent pas à la tête, mais qui y sont appliqués en tresses, tours ou perruques.

    Tour de cheveux, bandeaux de faux cheveux que les femmes portaient par devant en place des leurs.

    Se prendre aux cheveux, se dit de gens qui, dans une rixe, se saisissent par les cheveux. Ils se prennent, ils se tiennent aux cheveux.

    Fig. Se prendre aux cheveux, discuter avec une grande animosité. Les mères, les maris me prendront aux cheveux, Pour dix ou douze contes bleus. [La Fontaine, Oies.]

    Prendre une occasion aux cheveux, ne pas la manquer. C'est une occasion qu'il faut prendre vite aux cheveux. [Molière, L'avare] Locution qui vient de ce que les anciens représentaient l'occasion chevelue par devant et chauve derrière ; lorsqu'on l'avait laissée passer, on ne pouvait plus la saisir par les cheveux.

    S'arracher les cheveux, arracher ses cheveux ; et fig. Être en proie à un violent désespoir. Livré au désespoir, il s'arrache les cheveux. [Fénelon, Télémaque]

    Faire dresser les cheveux à la tête, ou, simplement, faire dresser les cheveux, faire horreur. Les cheveux me dressent à la tête, je suis saisi d'horreur. Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux. [Racine, Phèdre] Des passages qui font dresser les cheveux à la tête des simples. [Pascal, Les provinciales] Une terreur qui me fit dresser les cheveux. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Dans le songe d'Énée, le silence d'Hector, son soupir suivi du : fuge, eripe flammis, font dresser les cheveux sur la tête. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

    Familièrement. Il ne s'en faut pas de l'épaisseur d'un cheveu, il s'en faut très peu. Vendôme, après avoir mis le roi d'Espagne à un cheveu de sa perte, manqua encore de finir la guerre d'un seul coup, en détruisant l'armée de Staremberg. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Fendre, couper un cheveu en quatre, subtiliser. Je l'ai dit du duc de Chevreuse, je le répète ici de ce chancelier [d'Aguesseau], il coupait un cheveu en quatre. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Raisonnement tiré par les cheveux, raisonnement forcé, péniblement déduit. Il y a d'autres figures qui semblent un peu tirées par les cheveux. [Pascal, Fig. 10] C'eût été trop tirer les choses par les cheveux. [Bossuet, Lett. quiét. 97]

    Populairement, avoir de beaux cheveux se dit ironiquement pour être dans une position ou un état misérable, même en parlant des choses.

  • 2 nm pl. Terme de botanique. Cheveux d'évêque, la raiponce.

    Cheveux de Vénus, l'adiante de Montpellier.

    Cheveux de la Vierge, plusieurs espèces de byssus et aussi la fleur de la viorne.

    Cheveux de la Vierge, se dit quelquefois improprement pour fils de la Vierge.

    Cheveux de paysan, chicorée sauvage nommée à Paris barbe de capucin.

  • 3Cheveux d'ange, espèce de confiture d écorce de citron ou de cédrat.
  • 4 Terme de marine. Lever une ancre par les cheveux, la lever à l'aide de son orin.

PROVERBES

Tous nos cheveux sont comptés, c'est-à-dire la Providence a soin des moindres choses qui nous regardent.

On ne peut prendre un homme rasé aux cheveux, on ne peut rien prendre à qui n'a rien.

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5Cheveu d'or, terme de décoration de la porcelaine. Services à thé ou à café, formes Sèvres, petite bande couleur et cheveu d'or, Prospectus.
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