chèrement
adv. (chê-re-man)
- 1D'une manière affectueuse et tendre.
Vous n'êtes aimée en nul lieu du monde si chèrement qu'ici
. [Sévigné, 8]Cela pourrait bien être, il m'aimait chèrement
. [Corneille, Polyeucte]Cela peut être encore, ils s'aimaient chèrement
. [Corneille, Sertorius]Ne sois point rebelle à mon commandement Qui te donne un époux aimé si chèrement
. [Corneille, Le Cid]Si l'histoire de l'Église garde chèrement la mémoire de cette reine
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Conservez ce livre chèrement
. [Molière, L'école des femmes]Jamais elle [ma douleur] ne quittera Un coeur qui chèrement toujours la gardera
. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] - 2À haut prix. Payer, acheter, vendre chèrement une marchandise.
On achète des étoffes chèrement
. [Pascal, Les provinciales]Hazael m'acheta chèrement
. [Fénelon, Télémaque]La cour ne voulut pas les [Coligni et Bouteville] acheter assez chèrement
. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]Ah ! c'est trop fort ; vit-on jamais pareille usure ? - Monsieur, je ne crois pas mériter cette injure Pour avoir obligé monsieur votre neveu ; Je l'aimais chèrement. - Il y paraît, morbleu !
[Andrieux, les Étourdis, III, 3]Fig. Il paya cette courte joie chèrement.
Une dignité qu'à la fin il voulut quitter comme trop chèrement achetée
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Vendre chèrement sa vie ou faire acheter chèrement sa vie, ne succomber qu'après avoir fait beaucoup de mal à l'ennemi.
Maison, dans une plaine rase avec sept à huit cents hommes seulement devant des milliers d'ennemis, perdit tout espoir ; déjà même il ne songeait plus qu'à gagner un bois pour vendre plus chèrement sa vie, quand....
[Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]On dit au même sens, mais dans le langage familier, vendre chèrement sa peau.
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