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compte

nm (kon-t')
  • 1Action de compter ; résultat de cette action. Faire un compte. Il sait le compte de son argent. Le compte est juste. J'ai reçu des compliments sans compte. [Sévigné, 101] J'ai perdu plus que tous les autres en chevaux et en effets, mais j'ai le compte de mes membres. [Courier, Let. I, 156] Cependant son dauphin d'une vitesse prompte Des ans de sa jeunesse accomplira le compte. [Malherbe, Prière pour le roi.]

    Ligne de compte, marge blanche qu'on laisse exprès à côté d'un compte, et contenant les chiffres répondant aux articles détaillés dans le compte ; pour le calcul on ne regarde que ce qui est tiré en ligne de compte.

    Fig. Mettre, faire entrer en ligne de compte, prendre en considération. Sans mettre en ligne de compte tous les savants qui y sont. [Molière, Critique de l'école des femmes] Si vous mettez en ligne de compte les incendies et les tremblements de terre. [Rousseau, Essai sur l'origine des langues où il est traité de la mélodie et de l'imitation musicale]

    Compte borgne, se dit quand la somme est composée de fractions, et aussi quand le compte n'est pas clair. Et dans le même sens : mauvais compte.

    Compte rond, nombre, somme sans fractions.

    Cela n'est pas de compte, cela ne compte pas.

    À compte, loc. adv. À valoir, en déduction. J'ai reçu mille francs à compte. Il dit à un valet de passer les parties à compte. [La Bruyère, Théophr. 24]

    À-compte, nm Somme donnée ou reçue en déduction d'un compte, d'une dette. J'ai déjà reçu plusieurs à-compte.

    Au compte, suivant la manière de compter. Au compte de ces gens, Le marchand à sa peau devait faire fortune. [La Fontaine, Fables]

    Fig. À votre compte, selon vous, suivant votre manière de voir.... Suis-je un sot à ton compte. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Oui, je suis donc un sot, un voleur à son compte. [Racine, Les plaideurs]

    À ce compte, à ce compte-là, d'après ce raisonnement. À ce compte, ils en auraient plus qu'aucun de nous. [Descartes, Discours de la méthode] L'Église à ce compte-là approuverait tous les abus. [Pascal, Les provinciales] À ce compte, arrogante, un fantôme nouveau Te donne cette audace et cette confiance. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Je les ai subornés contre vous, à ce compte. [Corneille, Nicomède]

    Au bout du compte, tout bien considéré, après tout. Au bout du compte, Je ne m'en soucie point du tout. [Sévigné, 134] Il n'est qu'un homme au bout du compte. [Pascal, dans COUSIN] On trouve au bout du compte que les choses sont bien comme elles sont. [Fontenelle, Sapho, Laure.] Au bout du compte je n'ai que trois questions à faire au docteur indien. [Bernardin de Saint-pierre, La chaumière indienne]

    En fin de compte, finalement.

    Bois de compte, bûche de compte, se dit pour désigner un certain nombre de bûches qui se donne pour une certaine mesure en comptant et sans mesurer. Les jeter tout vivants dans un bûcher composé de deux voies de bois de compte et de deux voies de fagots à doubles liens. [Voltaire, Correspondance]

    Monnaie de compte, voir MONNAIE.

    Par compte, à fur et mesure. Pour distribuer tout le linge par compte. [Sévigné, 43] Mme de Neuillan la chargea [Mlle d'Aubigné, plus tard Mme de Maintenon] de la clef de son grenier pour donner le foin et l'avoine par compte. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    On dit qu'un homme ne tient ni compte ni mesure quand il laisse aller ses affaires en confusion.

    Nombre de cent fils dans la largeur d'une pièce de toile.

    Compte se dit de plusieurs petites choses qu'on prend à la main ou qu'on jette ensemble pour compter plus rapidement. Les prunes se comptent deux à deux, trois à trois ; les espèces d'or et d'argent deux à deux, trois à trois, quatre à quatre ; et chaque prise ou jet se nomme un compte. Cette locution a vieilli.

  • 2Bon compte, bon marché. Le bon compte que l'on trouve chez ce marchand. Faire bon compte. Ce marchand vous fera meilleur compte.

    À bon compte, à bon marché, au propre et au figuré. Vendre, acheter à bon compte. Grâce aux bontés du ciel, j'en suis quitte à bon compte. [Molière, L'école des femmes] En voici une, voire cent à meilleur compte. [Pascal, Les provinciales] Laisser passer une occasion de gagner les bonnes grâces d'un Dieu tout miséricordieux et tout puissant à si bon compte. [Fléchier, Sermons de morale]

    De bon compte, en comptant bien, au moins. En peut donner au roi quatre cents [millions], de bon compte. [Molière, Les fâcheux] Six de bon compte. [La Fontaine, Berc.]

    Être de bon compte, se disait d'un associé qui ne trompait pas son associé ou son maître. Un homme de bon compte, homme sincère, qui ne trompe personne. Être de bon compte, être loyal et accommodant en fait d'intérêts ; et fig. Convenir franchement d'une chose. Soyez de bon compte, vous ne vous attendiez pas à cette aubaine.

    Manger, se divertir à bon compte, c'est-à-dire manger, se divertir sans se mettre en peine de rien, et aussi sans qu'il en coûte rien.

    Recevez cela à bon compte, c'est-à-dire en déduction de ce que je vous dois.

  • 3État de recettes et de dépenses. Solder un compte. Tenir un compte exact de ce qui leur est dû. [Fénelon, Télémaque] Je suis dans l'embarras d'arrêter un grand compte de dix-neuf années. [Sévigné, 427] Je viens ici pour faire nos comptes ensemble. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Vous passeriez vos jours à tenir les comptes du ménage. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] C'est quelqu'un qui monte Apporter le compte Du restaurateur. [Béranger, Cocag.]

    Familièrement. Tenu comme un compte de cuisinière, tenu sans aucune des formes de comptabilité.

    De compte fait, le compte ayant été fait. De compte fait, je vous dois cinq cents francs.

    Fig. Tout considéré. Il a de l'esprit, mais dix fois moins, de compte fait, qu'il ne présume d'en avoir. [La Bruyère, XI] N'avez-vous pas dans votre Église sept sacrements de compte fait ? [Voltaire, Histoire de Jenni, ou Le sage et l'athée]

    Être à compte à demi avec quelqu'un, être en société avec quelqu'un, partager par moitié. Faire une chose de compte à demi avec quelqu'un, en partageant les dépenses et les bénéfices.

    Pour le compte de quelqu'un, pour faire ses affaires. Il m'établit pour son compte et s'en trouva bien. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]

    Faire le compte à un domestique, lui donner son compte, lui payer ce qu'on lui doit et le renvoyer. Et dans un sens analogue, le domestique demande son compte, quand il veut quitter la maison où il est.

    Fig. Je lui ai donné son compte, je l'ai traité de fait ou de parole comme il le mérite.

    Par extension, son compte est bon, son compte sera bientôt réglé, c'est-à-dire on lui fera un mauvais parti.

    Il en a pour son compte, il lui est arrivé quelque perte, quelque mésaventure. L'honnête homme morbleu ! vive monsieur Géronte ! Ma foi, sans moi la belle en avait pour son compte. [Regnard, Le bal]

    C'est pour son compte, tant pis pour lui. Et dans un sens favorable : Les applaudissements étaient pour son compte.

    Régler ses comptes, établir ce que nous devons et ce qui nous est dû.

    Fig. Pour régler ses comptes avec la justice divine. [Bossuet, Sulp. 2]

    Rendre ses comptes, justifier de l'emploi régulier des valeurs dont on a eu la gestion.

    Avoir quelque chose en compte, en disposer à la charge d'en rendre compte.

    Passer en compte, porter sur le compte de, mettre comme dû, au propre et au figuré. De même que j'ai été atteint du péché d'Adam, ma justice est passée en compte aux autres. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

    Passer sur le compte de, être attribué à. Ce qui était le fait d'une humeur un peu bizarre, d'un esprit distrait et capricieux, passait sur le compte de la fermeté de caractère et de la supériorité de jugement. [Carrel, Oeuvres, t. V, p. 202]

    Mettre quelque chose sur le compte de quelqu'un, lui attribuer quelque fait plus ou moins répréhensible.

    Prendre, mettre une chose sur son compte, se l'attribuer. Il prit cette complaisance sur son compte. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Grossesse que le roi voulut bien prendre sur son compte. [Hamilton, ib. 11] Il pourrait mettre les approbations sur le compte de son mérite. [Sévigné, 291] Vos soins aimables que je dois mettre sur mon compte. [Sévigné, 450] Je mets sur mon compte toutes les bontés que vous aurez pour elle. [Sévigné, 224]

    Sur le compte de quelqu'un, en ce qui le concerne. Nous sommes fort inquiets sur son compte. On m'a donné sur son compte des renseignements qui ne sont guère favorables.

    Pour le compte de quelqu'un, pour ce qui le regarde. Pour mon compte, je suis résolu à obéir. Pour votre compte, vous ferez bien de partir au plus vite.

    Tenir compte à quelqu'un d'une chose, le dédommager d'une perte.

    Fig. Lui savoir gré de sa conduite en une circonstance.

    Faire son compte de, être dans l'intention de. Neptune peut bien faire compte De nous laisser avecque vous. [Malherbe, VI, 9] J'avais toujours fait compte De ne m'en séparer qu'avecque le trépas. [Malherbe, V, 29] Vous faites donc à la fin votre compte De me donner la baronne pour bru. [Voltaire, Nan. II, 12] Elle fait son compte d'aller faire un tour à la foire. [Molière, L'avare] Faites votre compte D'aller au Louvre accomplir mes souhaits. [Molière, L'impromptu de Versailles]

    Faire son compte que, être assuré que. Faites votre compte que si vous ne m'aimez pas.... [Sévigné, 39] Oui, croyez ma cousine, et faites votre compte Que ce jeune éventé vous couvrira de honte. [Voltaire, Indiscr. sc. 18]

    Avoir son compte, avoir ce qu'on désire, ou être bien dans ses affaires ; et ironiquement, être très maltraité de fait ou de paroles ; être ivre.

    Entendre, savoir bien son compte, entendre bien ses intérêts.

    Trouver son compte à, avoir profit, avantage à. Ils ne trouveront point ici leur compte. [Corneille, Ex. de Poly.] Trouves-y ton compte et j'en serai ravie. [Corneille, Le menteur] Je trouve bien mieux mon compte avec l'un qu'avec l'autre. [Molière, La princesse d'Élide] Si vous ne trouvez votre compte d'un côté, vous vous jetez de l'autre. [Pascal, Les provinciales] Il n'y trouvait pas son compte. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] L'une et l'autre trouva de la sorte son compte. [La Fontaine, Fables] Comparaison où il trouve son compte. [La Bruyère, XIII] Nous trouvons aussi notre compte Avec tous les gens qui sans honte Savent dans un retour subit Changer d'habit. [Béranger, Vieux habits.]Dans un sens analogue. Je vous ai prêté vingt francs, vous m'en rendez dix-sept ; ce n'est pas mon compte.

    Fig. Cet hymen serait bien mon compte. [La Fontaine, Nic.] Amour fait tant qu'enfin il a son compte. [La Fontaine, Cuv.] Tout autre eût été mieux mon compte. [La Fontaine, Nic.] Pourvu qu'on crie, les jésuites auront leur compte. [Pascal, Les provinciales] Si vous y veniez tous deux, ce serait bien mon compte. [Sévigné, 594] Il voulut se retirer, ce n'était pas mon compte. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Oui ; mais j'y suis blessée et ce n'est pas mon compte De souffrir dans mon sang une pareille honte. [Molière, Les femmes savantes]

    Fig. Vous ne trouverez pas votre compte avec cet homme-là, c'est-à-dire ne contestez pas contre lui ; il est plus fort, plus habile que vous.

    Être loin de compte, se tromper dans son calcul, dans ses combinaisons. Il était bien loin de compte. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Ainsi Luther était bien loin de son compte. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] Vous voici bien loin de compte. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Vous vous êtes trouvé loin de compte après avoir vécu parmi nous. [Rousseau, ib. IV]

    Par extension. Ils sont tous deux bien loin de compte, ils sont loin de tomber d'accord.

    Fig. À bon compte, tout de bon, effectivement. Qui, l'ayant prise [la lettre] comme pour s'en divertir, la lut à bon compte. [Lesage, Histoire de Gil Blas de Santillane]

  • 4 Terme de droit. État de recette et de dépense des biens dont on a l'administration et des sommes que l'on a touchées. Le tuteur doit rendre compte. Affirmation, clôture d'un compte.
  • 5 Terme de commerce et de finances. État d'opérations tenu dans une forme régulière, état de situation entre deux personnes qui se doivent réciproquement. Livre de compte. Le crédit et le débit d'un compte. Avoir un compte ouvert avec quelqu'un, prendre chez lui à crédit. Avoir des marchandises à compte, les avoir à crédit.

    Terme de banque. Compte de retour, compte qui accompagne la retraite ou lettre de change tirée par le porteur d'une lettre protestée, et qui contient les frais et intérêts à rembourser au porteur.

    Compte courant, situation de deux personnes qui s'engagent à faire l'une pour l'autre des versements et des encaissements, sous la condition de régler à une certaine époque leur position réciproque. On dit que ce compte est courant, parce qu'il reçoit des articles successifs jusqu'à la clôture définitive. Être en compte courant avec la banque.

    Compte courant, état des opérations intervenues entre les personnes en compte courant.

    Anciennement. Chambre des comptes, cour souveraine qui allait à côté du parlement et qui connaissait, en dernier ressort, des finances et du domaine du roi.

    Aujourd'hui, Cour des comptes, cour supérieure établie pour examiner et juger les comptes de ceux qui ont manié les deniers de l'État.

  • 6Considération, cas. Le compte que l'on fait de lui. Le compte où l'on tient le livre publié par ce savant. Le peu de compte qu'il a fait de me répondre.

    En ce sens, compte ne se dit guère qu'avec les verbes faire et tenir.

    Faire compte, faire cas, tenir en estime, donner attention. Se plaignant que sa faute vient d'elle, Il n'en veut faire compte. [Malherbe, I, 4] Et brisant tous ces noeuds dont j'ai tant fait de compte. [Régnier, Élégies] Non plus que de farceurs je n'en puis faire compte. [Régnier, Satires] D'un si faible service elle fait trop de compte. [Corneille, Le Cid] D'un vain songe peut-être elle fait trop de compte. [Racine, Athalie] Et dont alors on faisait plus de compte. [La Fontaine, Faucon.] Mais lui, ferme et constant, n'en a fait aucun compte. [Molière, Les fâcheux] Quel compte devez-vous faire d'une amitié qui aboutit à votre réprobation ? [Bourdaloue, Dominicales, I, Société des justes, 189] D'abord l'habitant ne fit pas grand compte de ces deux enfants pauvrement vêtus. [Bernardin de Saint-pierre, Paul et Virginie] Leurs fronts sont couronnés de ces fleurs que la Grèce Aux champs de Marathon prodiguait aux vainqueurs ; C'est là leur diadème ; ils en font plus de compte Que d'un cercle à fleurons de marquis ou de comte. [Voltaire, Poèmes et épîtres]

    Tenir compte de quelqu'un, de quelque chose, l'avoir en considération. Il ne tient aucun compte de ce qu'on lui dit. J'aurai donc nommé ces beaux yeux Tant de fois mes rois et mes dieux, Pour aujourd'hui n'en tenir compte. [Malherbe, V, 17] J'accepte le présent, et crois pouvoir sans honte, L'ayant de votre main, en tenir quelque compte. [Corneille, Othon] C'est et d'elle et de lui tenir bien peu de compte. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Il n'en a tenu compte. [Racine, Les plaideurs]

    Cette femme ne tient pas compte d'elle, se néglige, ou bien ne ménage pas sa réputation.

  • 7Rapport circonstancié. Demander, rendre compte d'un événement. Un valet.... Qui rend comme espion compte exact de ta vie. [Régnier, Élégies] Il s'en retourna rendre compte de sa commission. [Fénelon, Télémaque] Il lui rendait compte de tout ce qu'il pouvait découvrir m. ib. XII] Il ne faut pas qu'un roi fasse le détail, c'est la fonction de ceux qui travaillent sous lui, il don seulement s'en faire rendre compte. [Id. ib. XXII] On rendait compte au roi de leur conduite. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Je vous rendrai compte de ma journée. [Sévigné, 39] Au lieu de déplorer la mort des autres, grand prince, dorénavant je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte ; heureux si, averti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre de mon administration, je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie les restes d'une voix qui tombe et d'une ardeur qui s'éteint. [Bossuet, Oraisons funèbres]

    Rendre bon compte à, parler ou agir à la satisfaction de. Tu m'as commis ton sort, je t'en rendrai bon compte. [Corneille, Horace] Je vous en rendrai un très bon compte. [Sévigné, 310] Elle vous rendra un bon compte de cette affaire. [Sévigné, 14] Je vous rendrai bon compte de tout. [Sévigné, 517]

    Dans un sens tout différent. Vous me rendrez bon compte de votre conduite, c'est-à-dire je vous en ferai repentir.

    Se rendre compte de quelque chose, en pénétrer la cause, le secret.

    Rendre compte d'un ouvrage dans un journal, l'apprécier en l'annonçant.

    Compte rendu, récit, exposé d'un fait ou d'une question. Compte rendu d'une séance, d'une audience. Compte rendu, exposé d'une situation, d'un ensemble d'opérations. Compte rendu présenté au roi, au mois de janvier 1781, par Necker. Compte rendu des travaux des ingénieurs des mines. Le compte rendu, exposé de principes politiques fait par les députés de la gauche en 1832.

    Justification, explication, responsabilité, avec les verbes devoir, rendre, demander. J'en dois compte au sénat et n'y puis consentir. [Corneille, Nicomède] Et vous devez aux dieux compte de tout le sang.... [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Que lui dirai-je enfin ? je dois lui rendre compte. [Corneille, Le Cid] Jamais un souverain ne doit compte à personne Des dignités qu'il fait et des grandeurs qu'il donne. [Corneille, Don Sanche] Je ne rendais qu'à moi compte de mes désirs. [Racine, Bérénice] Seigneur, je ne rends point compte de mes desseins. [Racine, Iphigénie en Aulide] J'en dois compte, madame, à l'empire romain. [Racine, Britannicus] Il me faut de leurs coeurs rendre un compte fidèle. [Racine, Mithridate] Ô Dieu, devant qui je dois rendre un compte exact de toutes mes actions. [Pascal, Prière.] Je demanderai compte aux hommes de la vie des hommes. [Pascal, Les provinciales] Rendre compte de leur administration. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Pour y rendre compte du sang qu'elles auront répandu. [Bossuet, Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte] Le prélat ayant répondu selon sa coutume qu'il ne devait compte qu'à Dieu seul, son temporel fut saisi. [Voltaire, Précis du siècle de Louis XV] Il faut travailler, il faut être utile ; on doit compte de ses talents. [Diderot, Lett. à Volt.]

PROVERBES

À tout bon compte revenir, c'est-à-dire on ne doit pas craindre de compter une seconde fois, quand on n'a point trompé la première.

De méchant compte on revient au bon, c'est-à-dire les erreurs de compte peuvent toujours se rectifier.

Erreur n'est pas compte, même sens que les deux précédents.

Les bons comptes font les bons amis, c'est-à-dire on ne peut être ami sans garder la foi et la justice les uns aux autres.

On dit qu'un homme est trésorier sans rendre compte, pour exprimer qu'il dispose du bien d'autrui comme il lui plaît et sans être obligé d'en rendre compte.

Chacun veut avoir son compte, c'est-à-dire personne ne veut rien relâcher de ses intérêts.

Chacun son compte, il faut que chacun ait ce qui lui revient.

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- REM. J. J. Rousseau a dit : Tourner à compte, pour : être avantageux. Ils aimeront mieux me faire une rente viagère, ce qui, vu mon âge et l'état de ma santé, leur doit probablement tourner plus à compte, Lettre à du Peyrou, 13 déc. 1764.

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