considérer
- 1Regarder attentivement. Considérer un édifice, un tableau. Hé bien ! Qu'est-ce ? M'as-tu tout parcouru par ordre ? M'as-tu de tes gros yeux assez considéré ? [Molière, L'amphytrion]Il ne leur reste qu'à considérer de quel côté allait tomber ce grand arbre, ébranlé par tant de coups . [Bossuet, Oraisons funèbres]Il s'arrêta dans un endroit où le boyau faisait un angle avec la parallèle ; il se mit à genoux sur le talus intérieur, et, appuyant ses coudes sur le parapet, resta quelque temps à considérer les travailleurs qui construisaient les tranchées à la lueur des étoiles . [Voltaire, Histoire de Charles XII]Fig. Faire un examen attentif. Et pour dire en un mot ce que j'en considère [pense] . [Corneille, Le Cid]La route en est mal sûre, à tout considérer . [Corneille, Nicomède]Ne considérez rien ou considérez tout . [Rotrou, Antigone]Quiconque en pareil cas se croit haï des cieux, Qu'il considère Hécube, il rendra grâce aux dieux . [La Fontaine, Fables]Quand on considère de plus près l'histoire de ce grand royaume et particulièrement les derniers règnes . [Bossuet, Oraisons funèbres]Considère, Phénix, les troubles que j'évite . [Racine, Andromaque]Les hommes donnent volontiers à la philosophie leurs maux à considérer, mais non pas à guérir . [Fontenelle, Dial. IV, Morts anc.]Sans considérer que ces choses sont éloignées l'une de l'autre, comme le ciel l'est de la terre . [D'ablancourt, Lucien, Comment écrire l'histoire]
- 2Avoir égard à, tenir compte de. Ne considérez point cette grandeur suprême ; Traitez-moi comme ami, non comme souverain . [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste]Mon bras, dont ses mépris forçaient la retenue, N'eût plus considéré César ni sa venue . [Corneille, La mort de Pompée]Pour moi, ce que je considère particulièrement, c'est que par le moyen de ces visites spirituelles, on est instruit de cent choses qu'il faut savoir de nécessité . [Molière, Les précieuses ridicules]Comme vous êtes roi, vous ne considérez Qui ni quoi ; rois et dieux mettent, quoi qu'on leur die, Tout en même catégorie . [La Fontaine, Fables]Ne considérez point que je suis votre mère ; Considérez en moi celle de votre frère . [Racine, La Thébaïde, ou Les frères ennemis]Mon esprit, peu jaloux de vivre en la mémoire, Ne considère point le reproche ou la gloire . [Voltaire, La mort de César]
- 3Estimer, faire cas de. C'est un homme que je considère beaucoup. Votre père y commande, et l'on m'y considère . [Corneille, Polyeucte]Je t'ai considéré plus que tu ne mérites . [Corneille, ib. V, 2]Votre marâtre y règne et le roi votre père Ne voit que par ses yeux, seule la considère . [Corneille, Nicomède]L'époux avait toujours considéré sa femme . [La Fontaine, Faucon.]On considère un bon géomètre . [Fénelon, Télémaque]
- 4Juger, réputer. Les soldats le considéraient comme un père. On doit considérer cet événement comme la source de tous nos malheurs.
- 5Se considérer, vpron Se regarder, s'examiner. Le cerf qui se considérait dans la fontaine. L'âme qui se considère.S'estimer. Seul il se considère, il s'aime et non pas moi . [Rotrou, Venceslas]Mais elle seule enfin s'aime et se considère . [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]Mais où trouvera-t-on une âme si purgée, Qu'elle aime à servir Dieu sans se considérer, Et ne cherche en l'aimant que l'heur de l'adorer ? [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]Se juger. Se considérer comme un personnage. Je me considère comme votre ami. S'estimer mutuellement. Ils se considèrent l'un l'autre. Être considéré, aperçu. Le naturel de chacun se considère en deux manières . [Pascal, dans le Dict. de POITEVIN.]Être pris en considération, être pesé. S'il est juste d'ailleurs que tout se considère, Que hasardait Pompée en suivant votre père ? [Corneille, La mort de Pompée]
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Se considérer, suivi d'un adjectif, se regarder comme. [Gens] qui ont dû se considérer définitivement libérés du service
. [Chateaubriand, t. XXX, p. 164, éd. Furne, grand in-8°.]
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