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conversion

nf (kon-vèr-sion ; en poésie, de quatre syllabes)
  • 1Action de tourner ; mouvement qui fait tourner.

    Terme de mécanique. Centre de conversion, point autour duquel un corps, quand il est sollicité au mouvement, tourne ou tend à tourner.

    Terme de théorie militaire. Changement de front. Quart de conversion, mouvement qui fait tourner la tête de bataillon où était le flanc. Ceux-ci, craignant d'être enveloppés de toutes parts, firent un quart de conversion. [Rollin, Histoire ancienne]

    Terme de marine. Mouvement circulaire exécuté par un corps de bâtiments évoluants.

  • 2Transmutation. La conversion des métaux vils en or.

    Changement dans la forme. La conversion des écus en pièces de cinq francs, des toises en mètres. Il est étonnant, il est prodigieux que la vaste étendue de la Pologne n'ait pas déjà cent fois opéré la conversion du gouvernement en despotisme. [Rousseau, Considérations sur le gouvernement de Pologne et sur sa réformation projetée]

    Terme de finance. La conversion des rentes, l'élévation ou l'abaissement du taux ancien.

    Terme de jurisprudence. Changement d'un acte, d'une procédure en une autre. La conversion d'une obligation en rentes, d'un procès civil en un procès criminel.

    En médecine, conversion des maladies, changement d'une maladie en une autre.

  • 3 Terme de logique. Changement qu'on opère dans les propositions, en faisant du sujet l'attribut et de l'attribut le sujet, et qui est soumis à certaines règles selon que les propositions sont universelles ou particulières, affirmatives ou négatives, si l'on veut que la proposition reste vraie après l'opération. Conversion de proposition, c'est changer le sujet de la proposition en attribut et l'attribut en sujet, sans que la proposition cesse d'être vraie, si elle l'était auparavant, Logique de Port-Royal, 2e partie, ch. 14.
  • 4 Terme d'arithmétique. Proportion par conversion, comparaison de l'antécédent avec la différence qui est entre l'antécédent et le conséquent, dans chaque rapport.

    Conversion d'un nombre, autre manière de l'exprimer.

    Terme d'algèbre. Conversion des équations, expulsion des facteurs ou dénominateurs qui contiennent l'inconnue.

    Terme d'astronomie. Conversion de degrés, action de convertir les degrés en temps et les temps en degrés.

  • 5Action de tirer les âmes hors d'une religion qu'on croit fausse pour les faire entrer dans une religion qu'on croit vraie. Saint Paul fut l'instrument de la conversion des gentils. La conversion de protestants au catholicisme, de catholiques au protestantisme. La conversion au mahométisme de populations noires dans l'intérieur de l'Afrique. La mort d'Antiochus digne de son impiété et de son orgueil, sa fausse conversion durant sa dernière maladie, et l'implacable colère de Dieu sur ce roi superbe. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] C'est que la conversion du monde ne devait être l'ouvrage ni des philosophes ni même des prophètes ; il était réservé au Christ, et c'était le fruit de sa croix. [Bossuet, ib. II, 11] Les conversions étaient innombrables ; et ceux qui en ont été témoins oculaires nous ont appris que, pendant trois ans de séjour qu'elle a fait à la cour du roi son fils, la seule chapelle royale a vu plus de trois cents convertis. [Bossuet, Oraisons funèbres] Deux sortes de personnes ont besoin de conversion : les honnêtes païens, qui n'ont que des vertus morales, et ceux qui ont commis de grands crimes. [Bossuet, Pensées détachées, 20] Nous faisons cependant six mille lieues de mer pour la conversion des Indes, des royaumes de Siam, de la Chine et du Japon, c'est-à-dire pour faire très sérieusement à tous ces peuples des propositions qui doivent leur paraître très folles et très ridicules. [La Bruyère, XVI] Qui peut douter que le clergé n'ait été bien aise de la conversion de Clovis et qu'il n'en ait même tiré de grands avantages ? [Montesquieu, L'esprit des lois] C'est surtout dans le second siècle [de l'ère chrétienne] qu'il faut rechercher les motifs de conversion des savants et des gens du monde, parce que c'est alors qu'ils sont venus en foule dans l'Église. [Condillac, Hist. anc. XV, 10] Il [Fléchier] se plaint de ce que les nouveaux convertis, qui, étant protestants, n'allaient point aux spectacles, y allaient depuis leur conversion. [D'alembert, Éloges, Fléchier.]

    Conversion de saint Paul, fête qui se célèbre le 25 janvier.

    Retour aux pratiques de la religion qu'on négligeait. Soutenir une conversion naissante par de saints entretiens. [Massillon, Confér. Conduite dans le monde] La conversion véritable consiste à s'anéantir devant cet être souverain qu'on a irrité tant de fois et qui peut nous perdre légitimement à toute heure. [Pascal, Pensées]

    Par extension, retour à une bonne conduite. La conversion de ce mauvais sujet qui s'est enfin rangé.

    En un sens encore moins particulier, changement d'avis sur quelque point important. Une société nouvelle [la société royale de médecine] dont l'établissement dut faire espérer à M. Malouin la prompte conversion des détracteurs de la médecine. [Condorcet, Malouin.]

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