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correction

nf (ko-rrè-ksion ; en poésie, de quatre syllabes)
  • 1Action de corriger ou de changer en mieux. Faire des corrections à un devoir de grammaire, à une pièce de théâtre. La correction des défauts, des abus, des erreurs. Ce critique a fait une très bonne correction dans un passage corrompu de Cicéron. Le théâtre a une grande vertu pour la correction. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Dieu l'avait élevé comme un signal à tous ceux qui aiment la correction des moeurs. [Fléchier, Panég. II, p. 297] Ôtons l'impiété, et la joie sera sans mélange ; ne nous en prenons donc pas à la dévotion, mais à nous-mêmes, et n'y cherchons du soulagement que par notre correction. [Pascal, Pensées] On sent les abus anciens, on en voit la correction ; mais on voit encore les abus de la correction même. [Montesquieu, L'esprit des lois]

    Les changements mêmes qu'on fait à un ouvrage d'esprit ou d'art. Les marges de ses manuscrits sont chargées de corrections. Rien n'est plus propre à former le goût que de démêler, dans les corrections d'un grand écrivain, le motif des arrêts qu'il a prononcés contre lui-même. [D'alembert, Éloges, Despréaux.]

    Recevoir une pièce de théâtre à correction, la recevoir à la condition que l'auteur y fera des corrections.

    Terme d'imprimerie. La correction des épreuves, action d'indiquer les fautes de composition ou les changements à faire au texte avant le tirage. Cette épreuve a très peu de corrections. Correction se dit aussi, en parlant de celui qui corrige, de l'action de faire disparaître ces fautes.

    Terme d'astronomie et de physique. Quantité qu'il faut ajouter à une observation, à une mesure, etc. ou en retrancher, pour obtenir le vrai résultat.

    Terme de marine. Corrections des routes, corrections qu'on applique à la route et au rumb de vent, pour avoir une détermination plus précise du point d'arrivée.

  • 2 Terme de rhétorique. Figure par laquelle l'orateur semble se reprendre pour rétracter plus ou moins ce qu'il a dit.

    Sauf correction, sous correction, locution dont on se sert pour modifier ce qu'on vient de dire. Il me semble, sauf correction, que ceci ne vous regarde pas. [Courier, Lettres de France et d'Italie] Je pense, sauf correction, qu'il a le diable au corps. [Molière, L'avare]

  • 3 Terme de pharmacie. Opération où l'on fait usage d'un correctif pour tempérer la force de certaines substances.
  • 4Réprimande, admonition. Qu'il faut mettre le poids d'une vie exemplaire à ces corrections qu'aux autres on veut faire. [Molière, Le misanthrope] Combien de désordres a-t-elle arrêtés moins par la force de ses corrections que par la persuasion de son exemple ! [Fléchier, Oraisons funèbres] La délation la plus infâme, la superstition l'appelle correction fraternelle. [Voltaire, Phil. II, 128]
  • 5Punition, châtiment. Cela mérite correction. Il a subi la correction.

    Maison de correction, lieu destiné à enfermer par autorité publique les personnes dont la conduite est déréglée, et, aujourd'hui, les enfants acquittés pour défaut de discernement.

  • 6Autorité, pouvoir de réprimander, de corriger. Les enfants sont sous la correction du père.
  • 7Forme exacte et pure. La correction du style, du dessin. [Un peu d'écume] objet informe, qui ne demande qu'un peu de couleur blanchâtre, sans aucune figure précise, ni aucune correction de dessin. [Fénelon, Traité de l'existence de Dieu]
  • 8Autrefois, bureau où travaillaient les correcteurs des comptes.

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9Redressement. La correction des eaux du Jura [de leur cours]. [Journal officiel]
10 Fig. Justice exacte, respect de ce qui est bien. Les grands se gouvernent par sentiment, âmes oisives sur lesquelles tout fait d'abord une vive impression.... ne leur demandez ni correction, ni prévoyance, ni réflexion, ni reconnaissance, ni récompense. [La Bruyère, IX.]
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