corriger
- 1Ramener au bien ce qui est mal, à la règle ce qui s'en écarte, redresser. On corrige les défauts d'une personne, et on corrige une personne de ses défauts.
Une faute qui devait servir à me corriger de ma présomption
. [Fénelon, Télémaque]Le sénat, qui croyait que corriger Rome de ses vieilles superstitions était faire injure au nom romain
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]Chacun a débité ses maximes frivoles, Corrigé la police et réformé l'État
. [Boileau, Satires]Je sais sur leurs avis corriger mes erreurs, Et je mets à profit leurs malignes fureurs
. [Boileau, Epîtres]Pourquoi ne pas donner pouvoir aux d'Argensons Qui règlent la police et corrigent la France, De mettre les rimeurs aux Petites-Maisons ?
[Chaulieu, Ép. à Lafare, 1703] - 2Redresser ce qui est fautif ou défectueux. Corriger un thème, un devoir. Il corrigea longtemps son livre. Corriger les défauts d'un tableau. Le plan fut corrigé par une main habile.
Terme d'imprimerie. Corriger des épreuves, indiquer par certains signes les fautes de composition ou les changements à faire ; et aussi exécuter les corrections indiquées par l'auteur ou le correcteur.
Terme de marine. Corriger la route d'un bâtiment, rectifier par l'observation les erreurs provenant de la dérive.
- 3Tempérer, adoucir par quelque mélange de certaines substances. Il faut corriger la crudité de l'eau par un peu de vin.
Assez insensé pour imaginer que le bain dans le sang des enfants pouvait corriger le sang des vieillards
. [Voltaire, Phil. V, 12]Fig. Il corrigea habilement ce que ses paroles avaient de trop dur.
Et si l'âge à mon rang fait quelque préjudice, Vous en corrigerez la fatale injustice
. [Corneille, Nicomède]J'ai su de mon destin corriger l'injustice
. [Racine, Esther]Il était juste que les merveilles de sa mort corrigeassent l'obscurité de sa vie
. [Massillon, Myst. Assomp.]Pour corriger le sort, il régla qu'on ne pourrait élire que dans le nombre de ceux qui se présenteraient
. [Montesquieu, L'esprit des lois]Corriger la fortune, se dit d'un joueur qui répare ses pertes en trichant avec adresse.
La fortune est devenue mauvaise, il la faut corriger
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] - 4Punir. Il fut sévèrement corrigé.
Ne méconnais donc plus la main qui te corrige ; Au défaut de la foi, ta gloire même exige Qu'on reconnaisse ici le bras d'un Dieu vengeur
. [Massillon, Helvétiens, V] - 5Se corriger, vpron Amender en soi ce qui est mal. Se corriger de ses défauts.
Corrigez-vous, humains ; que le fruit de mes vers Soit l'usage réglé des dons de la nature
. [La Fontaine, Quinquina, II]Molina assure qu'un religieux chassé de son monastère n'est point obligé de se corriger pour y retourner et qu'il n'est plus lié par son voeu d'obéissance
. [Pascal, Les provinciales]Il coûte moins à certains nommes de s'enrichir de mille vertus que de se corriger d'un seul défaut
. [La Bruyère, XI]Il s'était corrigé des excès du vin, très ordinaires en Moscovie, et dont les suites peuvent être terribles dans celui à qui on ne résiste jamais
. [Fontenelle, Czar Pierre.]Les hommes [à Sybaris] se frisent avec tant d'art, ils emploient tant de temps à se corriger à leur miroir
. [Montesquieu, Le temple de Gnide]Personne ne se corrige, dit-on ; malheur à ceux pour qui ce principe est une vérité de sentiment
. [Marmontel, Éléments de littérature]Se rectifier l'un l'autre, réciproquement.
La découverte de nouveaux instruments, la multiplication même des observations qui se corrigent et se réforment mutuellement
. [Condorcet, Maurepas.]Être corrigé, en parlant des choses. Les vices de l'esprit peuvent se corriger.
Eh ! la peur se corrige-t-elle ?
[La Fontaine, Fables]Être tempéré, adouci. L'acidité du citron se corrige par le sucre.
SYNONYME
CORRIGER, REPRENDRE. Celui qui corrige montre la manière de rectifier le défaut. Celui qui reprend ne fait qu'indiquer la faute. Peu de gens savent corriger et beaucoup se mêlent de reprendre.
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