croyance
nf (kro-ian-s' ; d'autres disent kroi-ian-s'. D'après Vaugelas et Marguerite Buffet on prononçait créance)
- 1Action de croire, confiance. Charles XII supportait la fatigue au delà de toute croyance.
Puis-je à de tels discours donner quelque croyance ?
[Corneille, Le Cid]Doit-on quelque croyance à des âmes si noires ?
[Corneille, Nicomède]Ceux dont il a gagné la croyance et l'appui
. [Corneille, Sertorius]Donnez moins de croyance à votre passion
. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste]Et, ce qui n'a pas peine à gagner la croyance
. [Molière, Dom Garcie de Navarre, ou Le prince jaloux]L'opinion sur les faits, soit moraux, soit physiques, est tantôt de pleine croyance, tantôt de simple adhésion
. [Marmontel, Éléments de littérature]Crédibilité.
L'effet à tes discours ôte toute croyance
. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] - 2Opinion, attente, prévision. Cela est arrivé contre la croyance de tout le monde.
- 3Persuasion ou conviction intime.
Tournez sur Vinius toute la défiance Dont veut ternir ma gloire une injuste croyance
. [Corneille, Othon]La croyance de n'être entendu de personne me faisait parler aussi haut que si j'eusse parlé à quelque confident
. [Scarron, Le Roman comique]La croyance répandue partout que rien ne leur résistait, faisait tomber les armes des mains à leurs ennemis, et donnait à leurs alliés un invincible secours
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] - 4Foi religieuse.
Peut-être qu'après tout ces croyances publiques....
[Corneille, Polyeucte]Les décrets des conciles, la doctrine des Pères, l'ancienne tradition du saint-siége et de l'Église catholique n'ont plus été comme autrefois des lois sacrées et inviolables ; chacun s'est fait à soi-même un tribunal où il s'est rendu l'arbitre de sa croyance
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Je le vois trop ; les soins qu'on prend de notre enfance Forment nos sentiments, nos moeurs, notre croyance
. [Voltaire, Zaïre]On suppose que la croyance des hommes détermine leur morale, et que des idées qu'ils ont de la vie à venir dépend leur conduite en celle-ci
. [Rousseau, Correspondance]Par extension, adhésion accordée comme une espèce de foi à des opinions qui ne sont pas religieuses. Croyances philosophiques. Les croyances morales de l'humanité.
SYNONYME
CROYANCE, FOI. La foi est une persuasion déterminée par l'autorité de celui qui a parlé. La croyance est une persuasion déterminée par quelque motif que ce puisse être.
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