disgracié, ée
part. passé. (di-sgra-si-é, ée)
- 1Qui est tombé dans la disgrâce. Un ministre disgracié.
Rien n'est bien d'un homme disgracié ; vertus, mérite, tout est dédaigné ou mal expliqué
. [La Bruyère, XII]Plus frappés des talents personnels que du pouvoir ou du crédit, ils regardaient alors comme leur chef Bolingbroke disgracié, mais à qui la disgrâce avait laissé son éloquence, son courage et l'élévation de son caractère
. [Condorcet, Tronchin.]Substantivement. Les disgraciés ont peu d'amis à la cour.
- 2 Fig.
Le café est disgracié ici et par conséquent je n'en prends plus
. [Sévigné, 485]Un amant disgracié, un amant qui a perdu les bonnes grâces de sa dame.
Matta ne savait cependant pas qu'il fût disgracié
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]On le dit aussi, bien que plus rarement, d'une maîtresse qu'on quitte.
La Castelmaine est disgraciée, c'est ainsi qu'on en use dans ce royaume-là [il s'agit d'une maîtresse renvoyée par le roi d'Angleterre]
. [Sévigné, 128] - 3Disgracié de la nature, et, absolument, disgracié, qui a quelque difformité d'un aspect désagréable.
Il y a des personnes à qui les défauts siéent bien, et d'autres qui sont disgraciées par leurs bonnes qualités
. [La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales]Ce fut une fortune pour Mîle d'Aubigné d'épouser cet homme disgracié de la nature
. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] - 4 Terme de marine. Marin disgracié, marin qui est en instance pour son rapatriement, et avant qu'il l'ait obtenu.
- rechercher