dompter
- 1Faire fléchir la résistance. César dompta les Gaulois. Dompter la sédition.
Ils sont domptés par les misères de la guerre
. [Vaugelas, Q. C. liv. IV, dans RICHELET]Il verra comme il faut dompter les nations
. [Corneille, Le Cid]Est-il quelque ennemi qu'à présent je ne dompte ?
[Corneille, ib. IV, 2]Il dompta les mutins
. [Racine, Bérénice]Hélas ! avec plaisir je me faisais conter Tous les noms des pays que vous allez dompter
. [Racine, Iphigénie en Aulide]Fig. Faire céder.
Et je vois dans son coeur de tendres mouvements À dompter la fierté des plus durs sentiments
. [Molière, Le dépit amoureux]Vos yeux ont su dompter ce rebelle courage
. [Racine, Phèdre]Est-ce quelque mépris qu'on ne puisse dompter ?
[Racine, Mithridate]Tu m'as prêté ton bras pour dompter les humains ; Dompte aujourd'hui Brutus ; adoucis son courage
. [Voltaire, La mort de César]Je sais, pour dompter les plus impérieux, Qu'il faut souvent moins d'art que de mépris pour eux
. [Voltaire, Catilina, ou Rome sauvée]L'antiquité eût élevé des autels à ce vaste et puissant génie [Franklin] qui, au profit des mortels, embrassant dans sa pensée le ciel et la terre, sut dompter la foudre et les tyrans
. [Mirabeau, Collection complète des travaux de M. Mirabeau l'aîné]Il se dit aussi des sentiments, des passions dont on triomphe. Dompter ses passions.
Dompte la gourmandise, et plus facilement Des sentiments charnels tu dompteras le reste
. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]Le patient vaut mieux que le fort, et celui qui dompte son coeur vaut mieux que celui qui prend des villes
. [Bossuet, Oraisons funèbres] - 2En parlant des animaux, les assujettir, leur faire perdre leur caractère indépendant et sauvage. Dompter un cheval.
La fière panthère ne s'apprivoise pas proprement ; on ne peut que la dompter ; on la dresse même pour la chasse
. [Bonnet, La contemplation de la nature] - 3Se dompter, vpron Faire la loi à ses passions.
Apprends à te dompter
. [Voltaire, Alzire, ou Les américains]Se contenir.
Je voyais sa fureur à peine se dompter
. [Corneille, La mort de Pompée]La nature est trop forte et mon coeur s'est dompté
. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]
REMARQUE
L'Académie devrait supprimer le p de dompter, lettre qui ne se prononce pas, qui n'est pas étymologique, et qui provient d'une vicieuse tendance qu'avait le moyen âge à mettre un p après une m ou une n ; d'otemptation, qui est resté en anglais.
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DOMPTER. - ÉTYM. Ajoutez : Dans l'Aunis, on dit danzer, pour dompter, dresser les animaux (Gloss. aunisien, p. 94) ; cette forme est un remarquable archaïsme, témoin de l'antique substitution de l'a à l'o : anc. franç. danter, à côté de donter.
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