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dragon

nm (dra-gon)
  • 1Animal fabuleux qu'on représente avec des griffes, des ailes et une queue de serpent. Mais que me servira cette vaine poursuite, Si toujours les dragons sont prêts à t'enlever ? [Corneille, Médée] Quand un autre dragon, qui n'avait qu'un seul chef Et bien plus d'une queue.... [La Fontaine, Fables] Indomptable taureau, dragon impétueux, Sa croupe se recourbe en replis tortueux. [Racine, Phèdre]

    Terme de blason. Reptile qu'on représente avec deux pieds et une longue queue, sans ailes. Dragon monstrueux, se dit d'un dragon ailé.

    Fig. Un dragon de vertu, femme d'une vertu austère et farouche, et le plus souvent affectée, car dragon de vertu se prend moins en bonne qu'en mauvaise part. Ces dragons de vertu, ces honnêtes diablesses, Se retranchent toujours sur leurs sages prouesses. [Molière, L'école des femmes]

    Fig. Faire le dragon, montrer une vertu farouche. Mais toi, ne peux-tu rien tirer de la boutique ; J'ai fait le diable à quatre. - Et j'ai fait le dragon. [Regnard, Le bal] Tu ne feras plus le dragon, belle brunette. [Favart, Cherch. d'esprit, sc. 12]

    Endormir le dragon, tromper la surveillance d'un gardien sévère, locution prise du dragon de la mythologie qui, ne dormant jamais, gardait la toison d'or. Il fallait commencer par endormir le dragon. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]

    C'est un vrai dragon, un petit dragon, se dit familièrement d'une femme vive et acariâtre, et d'un enfant mutin. Pour peu que l'on s'oppose à ce que veut sa tête, On en a pour huit jours d'effroyable tempête ; Elle me fait trembler dès qu'elle prend son ton ; Je ne sais où me mettre, et c'est un vrai dragon. [Molière, Les femmes savantes]

  • 2Nom d'un ancien étendard sur lequel était figuré un dragon.
  • 3Dans le style de l'Écriture, le dragon infernal, ou, simplement, le dragon, le démon. Des abominations suggérées par le Dragon à ceux qui suivent son parti. [Pascal, Les provinciales]

    Le dragon renversé, ancien ordre de chevalerie, institué par l'empereur Sigismond à l'occasion du concile de Constance et de la condamnation de Jean Huss et de Jérôme de Prague.

  • 4 Fig. Souci, inquiétude, remords, chimère. Hélas ! de quoi ne me souviens-je point ? les moindres choses me sont chères ; j'ai mille dragons. [Sévigné, 19] Ce m'eût été un dragon perpétuel de n'avoir pas rendu les derniers devoirs ... ma tante. [Sévigné, 149] Je me sens coupable d'une partie de vos dragons. [Sévigné, 333] Je suis assurée que deux ou trois mois vous ont quelquefois défiguré vos dragons.... que vous ne les avez pas reconnus. [Sévigné, ib.]

    Ce mot, très usité dans ce sens au XVIIe siècle, du moins chez Mme de Sévigné, ne l'est plus guère aujourd'hui.

  • 5Dans l'ancienne armée, nom d'une cavalerie légère qui combattait tantôt ... cheval, et tantôt à pied, et qui avait des colonels et des sergents comme l'infanterie, et des cornettes comme la cavalerie. Bientôt vole après eux ce corps fier et rapide, Qui, semblable au dragon qu'il eut jadis pour guide, Toujours prêt, toujours prompt, de pied ferme, en courant, Donne de deux combats le spectacle effrayant. [Voltaire, Fontenoy.] M. de Louvois nous envoie de tous côtés des jésuites et des dragons. [Voltaire, l'Ingénu, 8] ....Les dragons, race assez peu dévote, Ne parlaient là que langue de gargote ; Charmant aux mieux les ennuis du chemin, Ils ne fêtaient que le patron du vin. [Gresset, Ver-Vert]

    Aujourd'hui, dragon, espèce de soldat de cavalerie qui appartient à la cavalerie de ligne. Un régiment de dragons. Il [l'Empereur] sentait des bandes de Cosaques rôder sur les flancs et derrière lui : cent cinquante dragons de sa vieille garde ne venaient-ils pas d'être rencontrés, assaillis, écrasés par une foule de ces barbares ? [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]

    Les dragons sont souvent pris, comme les grenadiers, les hussards, pour le type de la licence et de la brusquerie militaire. N'est-il pas à craindre que, loin de votre surveillance, il n'abuse de sa liberté et ne commette quelqu'une de ces étourderies qui malgré l'excuse de l'âge ont parfois des résultats fort graves ? - Cela est à craindre en effet, mais qu'y faire ? un apprenti dragon ne peut pas être cloîtré comme une religieuse. [Ch. de Bernard, la Peau du lion, § X]

  • 6Espèce de lézard de l'Inde, muni d'ailes membraneuses.

    Poisson du genre pégase.

    Ancien nom de la vive.

    Oiseau d'Amérique.

    Sang de dragon, voir SANG-DRAGON.

  • 7 Terme d'astronomie. Constellation de l'hémisphère boréal.

    La tête et la queue du dragon, les deux points où l'orbite de la lune coupe le plan de l'écliptique, et auprès desquels, la lune se rencontrant en conjonction ou en opposition, se font les éclipses de soleil ou de lune. Ces deux points se nomment aussi les noeuds.

  • 8Nom, dans l'ancienne hippiatrique, de la tache blanchâtre qui se dessine dans le cristallin du cheval, lorsque la cataracte commence à s'y former.

    Par extension. Sorte de tache dans l'oeil de l'homme (ce mot n'a point d'usage dans le langage médical). Argus et ses cent luminaires, Non pas tous aux prunelles claires, Les uns mauvais, les autres bons, Et plusieurs ayant des dragons. [Scarron, Virgile travesti] Roux, mal fait, borgne, et un dragon dans l'oeil. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants]

    nm pl. Points ou taches qui se rencontrent dans le diamant.

  • 9 Terme de marine. Voile d'étai de hune d'un lougre.

    Dragon d'eau, ancien nom de la trombe. C'est un de ces gros tourbillons que les mariniers appellent trompes, pompes ou dragons d'eau ; ce sont comme de longs tubes ou cylindres formés de vapeurs épaisses, lesquelles touchent les nues d'une de leurs extrémités et de l'autre la mer qui paraît bouillonner tout autour, Voyage de Siam, liv. I (t. I, p. 37).

    Dragon de vent, ancien nom de l'ouragan.

  • 10Anciennement, dragon volant, pièce d'artillerie de 32 livres de balles.
  • 11Nom donné par les anciens chimistes au salpêtre.

    Dragon mitigé, le mercure doux.

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12 Terme de monnayage. Dragon, banc à tirer dans lequel le métal, entraîné par une chaîne sans fin à travers une ouverture oblongue ménagée entre deux surfaces d'acier, acquiert une égalité d'épaisseur irréprochable.
13Arbre du dragon, dracaena draco, L., BAILLON, Dict. de botan. p. 247.
14Sorte de papillon, bombyx terrifica ou bombyx Milhauseri, ainsi appelé à cause de la chenille.
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