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décadence

nf (dé-ka-dan-s')
  • 1État de ce qui commence à choir, à tomber. Cette maison tombe en décadence. Que j'aime à voir la décadence De ces vieux palais ruinés, Contre qui les ans mutinés Ont déployé leur insolence. [St-amand, Ode sur la solitude.] Les plus fermes bâtiments tombent enfin en décadence. [Descartes, Monde, 3]

    Cet emploi, au propre, est maintenant peu usité.

  • 2État de ce qui déchoit, au propre. Rimeurs en état si piteux Ne doivent rompre le silence ; Car d'un corps faible et langoureux L'esprit ressent la décadence. [Chaul. à Courtin et à Volt.] Le soleil, comme nous, marche à sa décadence. [Lamartine, Méditations poétiques]
  • 3 Fig. En parlant des choses abstraites. Toutes les institutions étaient allées en décadence. [Bossuet, Réfut.] Depuis ce malheureux moment, tout alla visiblement en décadence, et les affaires furent sans retour. [Bossuet, Oraisons funèbres] Les églises d'Orient sont dans une grande décadence. [Bossuet, Avert. 3] Les affaires vont en décadence. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Après plusieurs raisons de la décadence des esprits qu'apportait ce philosophe introduit ici par Longin. [Boileau, Réflexions critiques sur Longin] La santé ruinée, des affaires en décadence. [Massillon, Car. Élus.] La décadence de nos forces entraîne celle de notre jugement. [Voltaire, Dialogue de Pégase et du vieillard] César pour rétablir l'État en décadence. [Voltaire, Octave et le jeune Pompée, ou Le triumvirat] Ce n'était pas un État qui fût dans la décadence, qu'il entreprit de renverser, mais un empire naissant. [Montesquieu, L'esprit des lois] Et le destin jaloux des suprêmes puissances Dans leurs plus hauts progrès trouve leurs décadences. [Brébeuf, Pharsale, I]

    Décadence se dit quelquefois absolument de l'abaissement des choses littéraires, intellectuelles, scientifiques. La décadence fut produite par la facilité de faire et par la paresse de bien faire, par la satiété du beau et par le goût du bizarre. N'espérez pas rétablir le bon goût ; nous sommes en tout sens dans le temps de la plus horrible décadence. [Voltaire, Correspondance]

    Absolument. La décadence, l'époque de la littérature latine qui comprend les derniers siècles de l'empire romain. Les poëtes de la décadence.

SYNONYME

1° DÉCADENCE, DÉCLIN. La décadence est l'état de ce qui va tombant ; le déclin, l'état de ce qui va baissant. La décadence amène la chute et la ruine ; le déclin mène à l'expiration et à la fin : la décadence des empires, le déclin de la vie. Si on dit : l'empire romain était en décadence, cela exprime qu'il se ruinait et tombait peu à peu, on le compare à un bâtiment qui s'écroule ; si l'on dit : l'empire romain était à son déclin, cela exprime qu'il approchait du terme de son existence ; on le compare à un corps organisé qui finit de vivre.

2° DÉCADENCE, RUINE., Ces deux mots diffèrent en ce que le premier prépare le second, qui en est ordinairement l'effet. La décadence de l'empire depuis Théodose annonçait sa ruine totale.

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