déceler
vt (dé-se-lé. La syllabe ce prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : je décèle, je décèlerai)
- 1Découvrir la personne ou la chose qui était celée, cachée.
Ils confessent leur crime et n'osent déceler le sien
. [Vaugelas, Q. C. liv. VI, ch. 9]Mes frères, leur dit-il [le cerf aux boeufs], ne me décelez pas ; Je vous enseignerai les pâtis les plus gras
. [La Fontaine, Fables]Ils promirent abolition de tout crime à celui qui aurait décelé un prêtre
. [Maucroix, Schisme d'Angleterre, liv. III, dans RICHELET]Heureux si je pouvais, avant que m'immoler, Percer le traître coeur qui m'a pu déceler
. [Racine, Mithridate].... Ciel ! si quelque infidèle, Écoutant nos discours, nous allait déceler !
[Racine, Esther]Je me suis douté de quelque chose et je suis.... ne me décelez pas au moins
. [Brueys, l'Impost. II, 10] - 2Faire connaître, être l'indice de.
Sa colère me plaît et décèle une amante
. [Chénier, Élégies]Oui, son oeil le décèle ; C'est lui-même ; sans doute il médite un libelle
. [Gilbert, Mon apologie]Jusqu'ici la comète d'Encke était le seul astre dont les mouvements bien connus décelassent dans le ciel une influence autre que celle de l'attraction newtonienne
. [Faye, Comptes rendus, Acad. des sc. t. LII, p. 370] - 3Se déceler, vpron Se faire connaître, se trahir. Il se décela par une parole imprudente.
Son éloquence était déjà formée et se décelait par mille traits
. [Mairan, Éloges, Polignac.]Il est temps qu'à ses yeux ma flamme se décèle
. [Delavigne, Les vêpres siciliennes]Se dénoncer l'un l'autre.
Si l'on partage la vie des partisans en deux portions égales, la première, vive et agissante, est tout occupée à affliger le peuple ; et la seconde, voisine de la mort, à se déceler et à se ruiner les uns les autres
. [La Bruyère, VI]Terme de vénerie. Un cerf se décèle, quand il quitte le buisson où il s'était retiré pour refaire sa tête.
REMARQUE
L'Académie, qui écrit celer et déceler, avec un e muet, écrit cependant recéler avec un é accentué.
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