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décliner

vi (dé-kli-né)
  • 1S'écarter en un sens ou un autre d'un point fixe, d'une ligne fixe. Plusieurs causes peuvent faire décliner vers le sud ou vers l'est un courant d'air. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]

    Terme d'astronomie. S'éloigner de l'équateur, en parlant d'un astre.

    Terme de physique. S'écarter du nord vrai, en parlant de l'aiguille aimantée.

  • 2 Fig. Pencher vers son déclin, vers sa fin. Après avoir fait ce chemin, on décline misérablement. [Pascal, dans COUSIN] Mais enfin à son tour leur puissance décline. [Racine, Britannicus] Gênes déclina de jour en jour et Venise s'éleva. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Depuis qu'ayant passé l'âge mûr, je décline vers la vieillesse. [Rousseau, Les confessions] Mon bonheur, grâce à vous, est à son comble ; puisse-t-il ne jamais décliner ! [Rousseau, ib. VI] M. de Lagrange est jeune, et je suis presque vieux ; son ardeur est naissante, et la mienne décline. [D'alembert, Lett. au roi de Prusse, 11 juillet 1766] Tes jours, sombres et courts comme les jours d'automne, Déclinent.... [Lamartine, Méditations poétiques]
  • 3 vt Terme de procédure. Ne pas reconnaître. Décliner une juridiction. Charles 1er déclina la compétence de la cour, et, la tête couverte, parla en roi. [Chateaubriand, Les quatre Stuarts] Les moeurs exercent une espèce de justice que personne ne peut décliner. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]

    Fig. Écarter, éloigner, éviter. Il déclina l'honneur qu'on voulait lui faire.

  • 4 Terme de grammaire. Faire passer un nom, un pronom, un adjectif par tous ses cas et flexions.

    Fig. Décliner son nom, dire qui l'on est. J'aimerais mieux encor qu'il déclinât son nom, Et dît : je suis Oreste ou bien Agamemnon. [Boileau, L'art poétique]

    Fig. Décliner son nom, s'est dit autrefois pour se faire respecter, en imposer. Elle [la Thrace] fut autrefois régie Par Lycurgue, homme de renom, Qui savait décliner son nom. [Scarron, Virgile travesti]

    Les anciens ont dit, et D. de Tracy a proposé de dire décliner un verbe pour le faire passer par toutes les formes rangées dans l'ordre des temps ou des modes.

  • 5Se décliner, vpron Être écarté, évité. De pareilles propositions se déclinent difficilement.

    Subir les flexions de la déclinaison. En latin, les noms de la première déclinaison se déclinent sur rosa. Dans l'ancien français roi, homme, empereur se déclinaient ainsi : nominatif singulier, li rois, li hom, li emperere ; régime singulier, le roi, l'homme, l'empereor ; nominatif pluriel, li roi, li homme, li empereor ; régime pluriel, les rois, les hommes, les empereors.

    Dans le français actuel, se décliner s'est dit souvent, mais abusivement, puisque les cas n'y existent pas, des prépositions à et de placées devant les noms, soit seules, soit en combinaison avec l'article. Voilà qui se décline : ma rente, de ma rente, à ma rente. [Molière, Les femmes savantes]

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- REM. La Grammaire des grammaires dit que l'Académie prononça le 3 juin 1679 : " La règle est faite ; on ne déclinera plus les participes présents. " Autrefois, où l'on assimilait la langue française à la langue latine, on parlait de déclinaisons pour les substantifs et les adjectifs. Aujourd'hui l'on ne dit plus décliner, en parlant des mots français que l'on met au pluriel ; et l'on exprimerait la pensée de l'Académie ainsi : on n'accordera plus les participes présents.

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