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elle

pron. (è-l')
  • de la 3e pers. féminin. Il s'emploie comme sujet. Elle a dit. Elles font. Qui a tenu ce langage ? elle.

    Elle qui.... au féminin, tandis que, au masculin, on dit lui qui.... Elle qui se prétend si sage a pourtant fait une sottise.

    Elle ne sert pas de régime direct à un verbe actif ; on le remplace par la devant ce verbe : je la chéris, pour je chéris elle.

    Quand le pronom la est le régime direct d'un verbe, et qu'après ce verbe il y a un nom qui concourt avec le pronom à former ce régime direct, on joint elle à ce nom : le lion la dévora, elle et ses enfants. On dit de même au sujet : elle mourut, elle et ses enfants.

    Elle ne sert pas ordinairement de régime indirect à un verbe quand ce régime est marqué par à ; on y substitue lui : parlez-lui, et non parlez à elle. Cependant, en quelques cas exceptionnels, où l'on veut exprimer plus fortement le régime indirect, on peut se servir de elle. Il croyait même parler à elle. [Fénelon, Télémaque]

    Quand on ajoute même à elle, on peut dire à elle : parlez à elle-même (voir MÊME).

    D'elle-même spontanément. Mais enfin d'elle-même on ne l'entend jamais.... [Corneille Th. Ariane] La flamme du bûcher d'elle-même s'allume. [Racine, Iphigénie en Aulide]

    Elle se construit aussi avec une préposition comme complément d'un adjectif ou d'un verbe. Je ne suis pas content d'elle. Je pense à elle. Bien des préventions se sont élevées contre elle. Il faut s'adresser à elle. Je trouvai du plaisir à me perdre pour elle. [Racine, Andromaque]

    Elle se construit moins bien de la sorte, quand il s'agit de choses et non de personnes ; vous avez une plume bien taillée ; c'est avec elle que j'ai écrit ; il vaut mieux dire : c'est avec cette plume. Cette muraille menace ruine, ne vous approchez pas d'elle ; dites : ne vous en approchez pas. Aussi on désapprouve ces deux vers de Voltaire : Fers, tombez de ses mains, le sceptre est fait pour elles, Oreste, V, 7 ; Mais qui peut altérer vos bontés paternelles ? Vous seule, vous, ma fille, en abusant trop d'elles, Tancr. I, 4. Cependant rien, dans la grammaire, n'empêchant cet emploi, qui seulement est languissant et prosaïque, on ne le blâmera pas absolument ; et l'on acceptera ce vers de V. Hugo, cité par Legoarant : Moi, la douleur m'éprouve, et mes chants viennent d'elle. On acceptera également cette phrase-ci : Cette comédie ayant plu à ceux pour qui elle est faite, je trouve que c'est assez pour elle.

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