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endurer

(an-du-ré)
  • 1 vt Supporter ce qui est dur, pénible. Là par un long récit de toutes les misères Que durant notre enfance ont enduré nos pères. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Tous les maux qu'un esclave endure dans les fers. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Pour rompre un hymen qu'avec peine elle endure. [Corneille, ib. III, 2] Il faut de ses amis endurer quelque chose. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] ....D'un refus cruel l'insupportable injure N'était qu'un faible essai des tourments que j'endure. [Racine, Phèdre] La terre avec horreur dès longtemps les endure [les Juifs]. [Racine, Esther] Un affront vit toujours sur le front qui l'endure. [Voltaire, Octave et le jeune Pompée, ou Le triumvirat] Il est dans la nature de l'homme d'endurer patiemment la nécessité des choses, mais non la mauvaise volonté d'autrui. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] C'est vous qui avez voulu vous passer de feu et endurer le froid pour nous envoyer votre bois. [Genlis, Veillées du chât. t. II, p. 538, dans POUGENS]

    Endurer que, avec le subjonctif. Mais as-tu vu mon père et peut-il endurer Qu'ainsi dans sa maison tu t'oses retirer ? [Corneille, Horace] Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison. [Corneille, Le Cid] Comment, mesdames, nous endurerons que nos laquais soient mieux reçus que nous ? [Molière, Les précieuses ridicules] Je me veux fâcher et tu es une vilaine, toi, d'endurer qu'on te cajole. [Molière, Dom Juan, ou le Festin de Pierre] J'arrêtai toute l'affaire, et ne voulus point endurer qu'on opinât, si les choses n'allaient dans l'ordre. [Molière, L'amour médecin] Vous pour qui seuls elle ne pouvait endurer qu'on lui dît que ses trésors étaient épuisés. [Bossuet, Oraisons funèbres] Vous qui sans désespoir ne pouviez endurer Que Pyrrhus d'un regard la voulût honorer. [Racine, Andromaque]

    Endurer de, avec l'infinitif. Mais haïr un rival, endurer d'être aimée.... N'est-ce point dire trop ce qui sied mal à dire ? [Corneille, Attila]

  • 2 vi Avoir de la constance à supporter. On recommande assez la patience aux autres, Mais il s'en trouve peu qui veuillent endurer. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Hélas ! s'il est ainsi, quel malheur est le mien ? Je soupire, j'endure, et je n'avance à rien. [Corneille, l'Illus. com. II, 3] Il veut me voir souffrir : je me tais et j'endure. [Corneille Th. Ariane]

    Terme de marine. Diminuer son effort sur les avirons.

    Souffrir, avoir de la peine. [Autrement il faudrait dire] que nous faisons plaisir aux arbres que nous arrosons de peur que la terre qui n'est point remuée, venant à s'endurcir par la sécheresse, ne soit occasion de les faire endurer. [Malherbe, le Traité des bienf. de Sénèque, IV, 14] Boire, manger et se vêtir Sont d'étranges fardeaux qu'impose la nature ; Oh ! qu'un esprit fervent endure Quand il s'y faut assujettir. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Un traître ne pourra se vanter un moment D'avoir fait endurer Alcide impunément. [Rotrou, Hercules mourant]

  • 3S'endurer, vpron Être enduré. Un tel reproche s'endure difficilement.
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