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enhardir

vt (an-har-dir)
  • 1Donner de la hardiesse, faire oser. Ce bon succès l'a enhardi. Ce discours favorable enhardira mes feux. [Corneille, Illus. com. II, 6] J'ai besoin de vous voir enhardir un amant. [Corneille Th. Ariane] J'y cours de ce pas même, et vous m'enhardissez. [Voltaire, Sémiramis] Républicains ingrats qu'enhardit ma clémence. [Voltaire, La mort de César] Allons parler au peuple, enhardir les timides. [Voltaire, Brutus] Quelque espoir cependant vient encor m'enhardir. [Ducis, Othello ou le more de Venise] Votre longue indulgence A de nos chevaliers enhardi la licence. [Delavigne, Les vêpres siciliennes]

    Absolument. Loin de faire valoir ses soins et ses peines, il en parlait avec une modestie qui enhardissait à le récompenser mal. [Fontenelle, Couplet.]

    Faire enhardir quelqu'un par, lui faire inspirer de la hardiesse. Voyez-vous comme Othon saurait encor se taire, Si je ne l'avais fait enhardir par mon frère ? [Corneille, Othon]

  • 2S'enhardir, vpron Devenir hardi, oser. Je ne l'ai pas traduit si fidèlement, que je ne me sois enhardi plus d'une fois à étendre ou resserrer ses pensées. [Corneille, Poëme sur les vict. du roi, au lecteur.] Thésée applaudi à l'infidélité par là s'est enhardi. [Corneille Th. Ariane] Le zèle s'enhardit, l'amour devient furie. [Voltaire, Oreste, v, 7]

REMARQUE

1. On dit le plus ordinairement enhardir à avec un verbe à l'infinitif ; mais on trouve aussi enhardir de, qui est ancien, et n'a rien d'incorrect.

2. Vaugelas a dit : " Enhardir est un mot usité de beaucoup, non pas certes des bons auteurs, ni de ceux qui font profession de la pureté de la langue. Il est vrai que nouvellement un de nos écrivains a pris la hardiesse, ou, pour parler comme lui, s'est enhardi d'en user ; mais il ne faut pas l'imiter. " Ainsi qu'on le voit, Corneille était de ceux qui usaient de ce mot, lequel, heureusement, l'a emporté.

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