exécration
nf (è-gzé-kra-sion ; en vers, de cinq syllabes)
- 1Chez les anciens, menaces et malédictions sous des formules religieuses.
La royauté fut abolie avec des exécrations horribles contre ceux qui....
[Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]Celui qui le prêtait [le grand serment], revêtu de la mante de pourpre de la déesse Proserpine, et tenant à la main une torche allumée, prononçait contre lui-même dans le temple les exécrations les plus terribles qu'il soit possible d'imaginer
. [Rollin, Histoire ancienne]Les exécrations, les détestations, les conjurations
. [Montesquieu, L'esprit des lois] - 2Aujourd'hui, imprécation, jurement. Il fit mille exécrations.
- 3Sentiment qui fait maudire.
La sagesse est en exécration aux pécheurs
. [Sacy, Bible, Ecclésiastiq. I, 26]Tout le monde en parle avec exécration
. [Pascal, Les provinciales]Ils doivent être en exécration à tous les siècles
. [Fénelon, Télémaque]Elle regardait avec exécration cet usage de vendre le malheur et le bonheur des hommes
. [Voltaire, L'ingénu]Chose exécrable.
Je ne veux plus parler de cette exécration qui me rend odieux le pays où elle s'est commise
. [D'alembert, Lett. à Voltaire, 11 août 1766]Il se dit dans le même sens en parlant des personnes.
L'opprobre de son sexe et l'exécration de la postérité
. [Genlis, Veillées du chât. t. II, p. 228, dans POUGENS] - 4Terme ecclésiastique. Lorsqu'un lieu saint est pollué par quelque accident, on dit qu'il y a exécration, c'est-à-dire perte de consécration, et il faut de nouveau le consacrer.
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