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féroce

adj. (fé-ro-s')
  • 1Qui se plaît dans le meurtre, en parlant des animaux. Tout homme a une bête féroce en soi ; peu savent l'enchaîner, la plupart lui lâchent le frein, lorsque la terreur des lois ne les retient plus. [Voltaire, Correspondance] Comme un tigre féroce aigri par sa blessure, Il [Charles le Téméraire] s'éloigne, et sa fuite affranchit le Jura. [Masson, Helvétiens, VII]

    Fig. C'est une bête féroce, se dit d'un homme brutal, cruel.

  • 2 Par extension, il se dit des personnes par rapport à leur caractère, à leurs habitudes. Un vain peuple à la fois et féroce et volage, Après l'avoir formé, détruisait son ouvrage. [Delille, Les trois règles de la Nature]

    Qui a le caractère de la férocité. Déterminée à mourir, et par là devenue capable des plus féroces résolutions, elle [Cléopâtre] vit d'un oeil sec et tranquille couler dans ses veines le poison mortel de l'aspic. [Rollin, Histoire ancienne] Peut-être qu'en secret je tirais vanité.... D'instruire à nos vertus son féroce courage. [Voltaire, L'orphelin de la Chine] Mallius en Toscane arme leurs mains féroces [des complices de Catilina]. [Voltaire, Catilina, ou Rome sauvée] Dans ton féroce amour immole tes victimes. [Voltaire, Adélaïde du Guesclin] Grandval [acteur représentant Guzman dans Alzire] ne m'a-t-il pas fait un peu de tort ? n'a-t-il pas outré les caractères ? n'a-t-il pas rendu féroce ce que je n'ai prétendu peindre que sévère ? [Voltaire, Correspondance]

    Qui annonce la férocité. Regard féroce. Joie féroce.

  • 3 Par exagération, il se dit de moeurs dures. J'avais autrefois un frère janséniste ; ses moeurs féroces me dégoûtèrent du parti. [Voltaire, Correspondance]

    Par plaisanterie. Un appétit féroce, une faim qui ne doit rien épargner.

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