flanc
- 1Chaque côté du corps, depuis le défaut des côtes jusqu'aux hanches. Le flanc droit. Le flanc gauche.
Se repose la nuit sur l'un et l'autre flanc
. [Régnier, Satires]Le lion hérisse sa crinière.... il bat ses flancs avec sa longue queue
. [Fénelon, Télémaque]Un dieu qui d'aiguillons pressait leurs flancs poudreux [des chevaux]
. [Racine, Phèdre]Il a observé que les Tartares de Crimée et de la province de Cuban jusqu'à Astracan, sont de taille médiocre, qu'ils ont les épaules larges, le flanc étroit, les membres nerveux, les yeux noirs et le teint basané
. [Buffon, Histoire naturelle générale et particulière]Tout me pèse [au malade] et me lasse ; aide-moi, je me meurs ; Tourne-moi sur le flanc, ah ! j'expire ! ô douleurs !
[Chénier, le Malade.]Par extension.
La voyez-vous passer, la nuée au flanc noir ?
[Hugo, Les orientales]Familièrement. Être sur le flanc, être alité. Voilà trois semaines qu'il est sur le flanc.
Terme de manége. On dit qu'un cheval a du flanc quand ses côtes sont amples et bien tournées. On dit qu'il a les flancs cousus, lorsqu'il y a si peu d'épaisseur de l'un à l'autre flanc qu'ils semblent cousus.
Battre du flanc ou des flancs, se dit d'un cheval essoufflé.
Fig. Se battre les flancs pour quelque chose, s'agiter, se donner beaucoup de mouvement sans succès, métaphore prise du lion qui se bat les flancs de sa queue quand il est irrité.
Je me bats les flancs pour trouver la façon d'être la moins malheureuse qu'il me soit possible ; car, pour le mot d'heureux, il ne me paraît guère fait que pour les romans
. [Voltaire, Correspondance] - 2Le sein, les entrailles.
Mes yeux ont vu son sang Couler à gros bouillons de son généreux flanc
. [Corneille, Le Cid]Je vois que votre honneur demande tout mon sang, Que tout le mien consiste à vous percer le flanc
. [Corneille, Horace]Des victimes vous-même interrogez le flanc
. [Racine, Iphigénie en Aulide]Narbas, on va plonger le couteau dans son flanc
. [Voltaire, La méroppe française]Barbare, il est trop vrai : viens épuiser mon flanc Du reste infortuné de cet auguste sang
. [Voltaire, Zaïre]Poétiquement. Le sein d'une mère.
Elle porte en ses flancs un fruit de cet amour
. [Corneille, Sertorius]Il mêle avec l'orgueil qu'il a pris dans leur sang La fierté des Nérons qu'il puisa dans mon flanc
. [Racine, Britannicus]Ce fils qu'une amazone a porté dans son flanc
. [Racine, Phèdre] - 3Se dit des objets creux et enfoncés.
Et dans les flancs affreux de leurs roches sanglantes Remportent à grands cris ces dépouilles vivantes
. [Voltaire, La Henriade]Soit dans les flancs obscurs des rochers d'Inistore
. [Arnault, Oscar, II, 1] - 4Côté d'une chose. Le flanc d'un vaisseau.
En août 1773, à Montigny-sur-Braine, bailliage de Châlon, vicomté d'Auxonne, en creusant le puits de la cure, on a trouvé, à trente-trois pieds de profondeur, un arbre couché sur son flanc, dont on n'a pu découvrir l'espèce
. [Buffon, Théorie de la terre]Des torrents écumeux se précipitent le long des flancs de cette montagne
. [Bernardin de Saint-pierre, Paul et Virginie]Terme de géographie. Pente d'une montagne ; la partie comprise entre la cime et le pied.
Terme d'architecture. Le côté d'un pavillon par lequel il est joint à un autre corps de bâtiment.
- 5 Terme de fortification. Partie du bastion qui est entre la face du bastion et la courtine et qui sert à défendre la courtine, le flanc et la face du bastion opposé. Un flanc bas. Un flanc rasant.
- 6Terme militaire. Le côté d'une troupe, par opposition à son front. Le flanc d'un bataillon.
Il avait chargé le maréchal en flanc
. [Sévigné, 204]Si, après avoir mis en désordre l'aile gauche qui lui était opposée, il eût pris le reste des ennemis en flanc et eût pénétré jusqu'au centre où était Artaxerce, il y a très grande apparence qu'il aurait remporté une victoire complète
. [Rollin, Histoire ancienne]Les Russes l'avaient-ils prévenu ? sa manoeuvre était-elle manquée ? n'aurait-il point mis assez de rapidité dans cette marche, où il s'agissait de dépasser le flanc gauche de Kutusof ?
[Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]Par le flanc droit, par le flanc gauche, commandement dont on se sert pour ordonner aux soldats d'une troupe de se tourner à droite ou à gauche. On dit dans le même sens : faire par le flanc gauche, par le flanc droit.
Marche de flanc, marche d'une armée qui se dirige par le côté qu'un de ses flancs occupe.
Une lettre de Berthier à Kutusof, datée du premier jour de cette marche de flanc, fut à la fois une dernière tentative de paix et peut-être une ruse de guerre
. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]Une troupe prête le flanc, quand son flanc, qui est son côté faible, est exposé aux attaques de l'ennemi.
En défilant si près de l'ennemi, il fallait marcher serré pour ne pas lui prêter un flanc trop allongé
. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]Fig. Prêter le flanc, donner prise aux attaques de la critique.
Malheur à qui prête le flanc au ridicule
. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]
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Flanc de chargement, le flanc contre lequel appuient les ailettes du projectile lorsqu'on le pousse au fond de l'âme ; flanc de tir, celui contre lequel appuient ces ailettes, lorsque le projectile est lancé par la poudre.
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