grimacer
vi (gri-ma-sé. Le c prend une cédille devant a et o : grimaçant, grimaçons)
- 1Faire une grimace, des grimaces. Cet enfant grimace continuellement.
Qui, bâillant, grimaçaient d'une façon bizarre
. [Régnier, Satires]Fig. et substantivement. Simulation de bons sentiments.
....fausses bigottes Qui tiennent que le grimacer Peut tous les péchés effacer
. [Scarron, Virgile travesti] - 2Fig. En termes d'arts, il se dit d'une expression outrée.
Si, moins ami du peuple, en ses doctes peintures, Il [Molière] n'eût point fait souvent grimacer ses figures
. [Boileau, L'art poétique]Ne fais plus grimacer tes odieux portraits
. [Voltaire, Disc. 3]Le Laocoon souffre, il ne grimace pas ; cependant la douleur cruelle serpente depuis l'extrémité de son orteil jusqu'au sommet de sa tête
. [Diderot, Pensées sur la peinture]Tout ce qui fait grimacer la nature de l'homme me semble peu digne d'estime
. [Chateaubriand, Itinéraires de Paris à Jérusalem] - 3 Fig. Il se dit des vêtements qui font de mauvais plis. Cet habit grimace.
- 4Quelques auteurs l'ont employé activement. Débiter en grimaçant.
Qui par les carrefours vont leurs vers grimaçant
. [Régnier, Satires]Simuler laidement.
L'on voit à nu toutes les difformités du vice grimaçant la vertu
. [Buffon, Morceaux choisis, p. 327]
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