guindé, ée
part. passé (ghin-dé, ée) de guinder
- 1Hissé, porté en haut à l'aide de machines.
Sinon il consentait d'être en place publique Guindé la hart au col, étranglé court et net
. [La Fontaine, Fables]Par extension.
Dans quelque rang qu'il soit des mortels regardé, Je le [Jupiter] tiendrais fort misérable, S'il ne quittait jamais sa mine redoutable Et qu'au faîte des cieux il fût toujours guindé
. [Molière, L'amphytrion] - 2 Fig. Qui a un caractère factice d'élévation, et comme si une machine avait contribué à cette élévation.
Les vers d'Horace [tragédie de Corneille] ont quelque chose de moins guindé
. [Corneille, Ex. de Cinna.]Vous me dépeignez fort bien ce bel esprit guindé ; je ne l'aimerais pas mieux que vous ; mais je ne serais point étonnée que le comte de Guiche s'en accommodât
. [Sévigné, Lett. 6 avril 1672]Il était guindé dans toutes ses allures
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Dufresne [un acteur] n'était nullement fait pour les rôles de dignité et de force ; je l'ai vu guindé dans Athalie, quand il faisait le grand prêtre
. [Voltaire, Correspondance]Elles [des dames anglaises] étaient guindées et froides, prenaient du thé, faisaient un grand bruit avec leurs éventails, ne disaient mot, ou criaient toutes à la fois pour médire de leur prochain
. [Voltaire, Mél. littér. Lett. à M***.]Un goût factice et guindé qui n'est plus que l'ouvrage de la mode
. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]Que d'orateurs guindés qui se disent profonds Se tourmentent sans fin pour enfanter des sons !
[Gilbert, Le XVIIIe siècle]Il est toujours guindé, il a l'air contraint, il veut paraître toujours grave.
Il n'a rien de vrai, ni de naturel, il est guindé, et outré en tout
. [Fénelon, Dialogues des morts] - 3 Terme de manége. Être guindé à cheval, s'y tenir raide, dans une position gênée et avec affectation.
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