igné, ée
- 1 Terme didactique.. Qui est de feu, qui a les qualités du feu. L'influence de l'océan igné sur les tremblements de terre et sur les éruptions volcaniques.
L'existence de cette matière ignée, si douteuse et si peu établie
. [Pascal, Lettres]L'interroger [un chimiste] si le phosphore de Boyle, si le phosphore igné s'allument dans le vide
. [Voltaire, Correspondance]Le fameux archevêque Navarrete dit que, selon tous les interprètes des livres sacrés de la Chine, l'âme est une partie aérée, ignée, qui, en se séparant du corps, se réunit à la substance du ciel
. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]Il faut une livre de matière ignée pour donner à 600 livres de toute autre matière l'état d'incandescence jusqu'au rouge de couleur de feu
. [Buffon, Hist. min. Introd. part. exp. Oeuv. t. VIII, p. 28]Fusion ignée, fusion qui a lieu par le calorique seul.
Matière ignée s'est dit quelquefois pour calorique.
- 2Qui est produit par l'action du feu. Couche de formation ignée, par opposition à couche de formation aqueuse.
REMARQUE
Pour Buffon, igné (qu'il écrivait ignée : ce fut l'orthographe primitive de ces mots tirés ou forgés du latin, momentanée, instantanée, etc. depuis on les a soumis à la règle générale) était un mot dont la prononciation était incertaine : " Le mot ignée, quoique bon, n'est point encore d'usage ; ainsi je ne puis pas vous dire comment on doit le prononcer ; si l'on suit le génie de la langue, il faut le prononcer inniée, et c'est ainsi qu'on le prononcera s'il devient usité ; mais, comme il ne l'est point encore, et qu'il vient du latin igneus, je crois qu'on doit conserver sa prononciation latine, et faire sentir le g ; comme aussi je crois qu'il faut le souligner en l'écrivant ou en l'imprimant " , Correspond. de Buffon, Lett. LXI, 1760, au président de Ruffey, t. 1er, p. 76. Le mot est beaucoup plus ancien. On le trouve chez Pascal et dans le XVIe siècle.
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