inclémence
nf (in-klé-man-s')
- 1Défaut de clémence, en parlant des dieux, du ciel, du sort.
Dans ces funestes lieux où la seule inclémence D'un rigoureux destin réduit mon innocence
. [Corneille, Clitandre]Tandis que, pour fléchir l'inclémence des dieux, Il faut du sang peut-être et du plus précieux
. [Racine, Iphigénie en Aulide]L'inclémence du parterre, l'inclémence de la critique, etc. leur rigueur à l'égard des pièces de théâtre, des livres.
- 2 Fig. État rigoureux, en parlant des choses, comparé au défaut de clémence chez les personnes.
Sommes-nous, dit-il, en Provence ? Quel amas d'arbres toujours verts Triomphe ici de l'inclémence Des aquilons et des hivers ?
[La Fontaine, Psyché, I, p. 14]Voudriez-vous, faquins, que j'exposasse l'embonpoint de mes plumes aux inclémences de la saison ?
[Molière, Les précieuses ridicules]L'inclémence du ciel et des saisons
. [La Bruyère, Disc. à l'Acad. franc.]Dans des sables brûlants, sur des rochers déserts, Je supporte avec toi l'inclémence des airs
. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]J'observais que l'inclémence des airs est ridicule dans une histoire, parce que le terme d'inclémence a son origine dans la colère du ciel, qu'on suppose manifestée par l'intempérie, les dérangements, les rigueurs des saisons
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Comparons nos chétives brebis avec le moufflon dont elles sont issues ; celui-ci, grand et léger comme un cerf, armé de cornes défensives et de sabots épais, couvert d'un poil rude, ne craint ni l'inclémence de l'air, ni la voracité du loup
. [Buffon, Quadrupèdes]Et jamais de vos sombres ennuis Un rayon de printemps n'adoucit l'inclémence
. [Chénier M. J. Fénelon, II, 3]
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INCLÉMENCE. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Du ciel troublé la future inclemence
. [J. Pelletier Du Mans, la Savoye (1572), Chambéry, 1856, p. 279]
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