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intempérance

nf (in-tan-pé-ran-s')
  • 1Ce qui est opposé à la modération, à la juste mesure, de quelque espèce d'excès qu'il s'agisse. Cette intempérance de sagesse dont parle saint Paul. [Bourdaloue, 10e dim. après la Pentec. Dominic. t. III, p. 224] Une assiduité et, si j'ose le dire, une intempérance de lecture. [Fléchier, Oraisons funèbres] Quelques-uns, par une intempérance de savoir, et par ne pouvoir se résoudre à renoncer à aucune sorte de connaissance, les embrassent toutes et n'en possèdent aucune. [La Bruyère, XIII] Soit indifférence pour la vie, soit une certaine intempérance de bonnes actions, défaut assez rare, on l'accuse de ne s'être pas conduit [en médecin] comme il conduisait les autres. [Fontenelle, Bourdelin.]

    Intempérance d'esprit, se dit de ceux qui s'abandonnent, sans frein, à leur propre sens. Ne croyez pas que l'homme ne soit emporté que par l'intempérance des sens ; l'intempérance de l'esprit n'est pas moins flatteuse ; comme l'autre, elle se fait des plaisirs cachés, et s'irrite par la défense. [Bossuet, Oraisons funèbres]

  • 2 Particulièrement. Vice opposé à la sobriété. Leur intempérance [des hommes] change en poisons mortels les ailments destinés à conserver la vie. [Fénelon, Télémaque] L'intempérance détruit et fait languir plus d'hommes, elle seule, que tous les autres fléaux de la nature humaine réunis. [Buffon, Nature des anim.] Nous sacrifions plus encore à notre intempérance que nous ne donnons à nos besoins. [Buffon, Quadrupèdes] La Mort, reine du monde, assembla certain jour Dans les enfers toute sa cour ; Elle voulait choisir un bon premier ministre, Qui rendît ses états encore plus florissants.... La Mort même était en balance ; Mais, les vices étant venus, Dès ce moment la Mort n'hésita plus ; Elle choisit l'intempérance. [Florian, Fabl. I, 9]

    Plus rarement. Défaut opposé à la chasteté. Ce sont [les luthériens] les premiers des chrétiens qui ont permis d'avoir deux femmes à un prince qui confessait son intempérance. [Bossuet, 4e avert. § 2]

  • 3Intempérance de langue, trop grande liberté qu'on se donne de parler, soit en disant ce qui ne devrait pas être dit, soit en attribuant aux autres des actes ou des discours qui peuvent nuire à leur réputation. Il fut grondé de son intempérance de langue. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Une intempérance de langue difficile à pardonner. [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque]

    On dit dans un sens analogue : intempérance de plume. On devrait châtier l'intempérance de plume qu'on remarque à tant d'auteurs. [Saint-évremond, dans RICHELET]

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