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ivraie

nf (i-vrê)
  • Plante annuelle, commune dans les champs cultivés, et de la famille des graminées (lolium temulentum, L.) . Ce serait une expérience curieuse que d'élever une suite de générations d'ivraie dans une terre à froment, que l'on cultiverait chaque année avec soin ; on verrait si l'ivraie parviendrait par là à se rapprocher insensiblement du blé. [Bonnet, Us. feuilles plantes, 4e mém.]

    Fig. Recueillir de l'ivraie, être mal payé de ses peines. Quand je me suis tué à Paris pour composer des poëmes épiques, des tragédies et des histoires, je n'ai recueilli que de l'ivraie. [Voltaire, Correspondance]

    Fig. Jeune homme, tu fus lâche, imbécile et méchant, Nous ne te plaindrons pas ; lorsque le soc tranchant A passé, donne-t-on une larme à l'ivraie ? [Hugo, Les chants du crépuscule]

    Fig. L'ivraie et le bon grain, la mauvaise doctrine et la bonne, les bons et les méchants. La sagesse de Dieu n'a permis le mélange de l'ivraie et du bon grain, des bons et des méchants dans l'Église, que pour ménager aux uns et aux autres des moyens de conversion, ou des occasions de mérite. [Massillon, Carême, Mélange.] Un champ arrosé de son sang divin devrait-il encore produire l'ivraie avec le bon grain ? [Massillon, Carême, Mélange.]

    Arracher l'ivraie, extirper les mauvaises doctrines. L'hypocrisie, dit ingénieusement saint Augustin, est cette ivraie de l'Évangile que l'on ne peut arracher sans déraciner en même temps le bon grain. [Bourdaloue, 7e dim. après la Pentec. dominic. t. IU, p. 51] Les serviteurs du père de famille.... lui demandent qu'il leur permette d'aller arracher l'ivraie. [Massillon, Carême, Mélange.]

    On ne doit pas arracher témérairement l'ivraie [c'est-à-dire il faut apporter de la mesure dans les réformes des abus]. [Duclos, Consid. moeurs, ch. 2]

    Séparer l'ivraie d'avec le bon grain, c'est-à-dire séparer la mauvaise doctrine d'avec la bonne, ou les méchants d'avec les bons.

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IVRAIE. - HIST. Ajoutez :

Xe s. Lolium herba messibus contraria, vulgo dicitur ivrea, niela. [Boucherie, Revue des langues romanes, t. VI, p. 458] Cette forme ivrea, dit M. Boucherie, est un romanisme ; elle est intéressante, en outre, parce qu'elle permet d'affirmer que l'auteur, ou tout au moins le transcripteur de ces commentaires, écrivait dans une province de langue d'oïl ; en effet, s'il avait parlé un dialecte de langue d'oc, il aurait préféré abriaga.

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