lanterner
(lan-tèr-né)
- 1 vi Être irrésolu, perdre le temps.
Je n'ai jamais pu m'imaginer la raison pour laquelle le cardinal lanterna tant les cinq ou six derniers jours
. [Retz, III, 58]Nous ne pouvions quitter cette abbaye ; vous savez comme on s'amuse à lanterner à ce petit pont, il faisait un temps admirable
. [Sévigné, 410]D'Hacqueville lanterne tant pour la Carnavalette [l'hôtel Carnavalet], que je meurs de peur qu'il ne le laisse aller
. [Sévigné, 19 sept. 1677]Connaissant votre impatience, et qu'il ne faut pas lanterner avec vous
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Si le parti convient, à quoi bon lanterner ?
[Destouches, Le philosophe marié]Vous feriez bien mieux, monsieur le raisonneur, de me payer mes cent écus et les intérêts, sans lanterner
. [Beaumarchais, Le barbier de Séville, ou La précaution inutile] - 2 vt Retarder, remettre, amuser.
Passons, lui dit la Hubert, dans le cabinet des bains, nous pourrons y causer un moment, sans craindre que quelque sotte visite nous vienne lanterner
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Dire des choses frivoles et ridicules. Je ne sais ce qu'il me vient lanterner tous les jours.
Ennuyer, fatiguer.
Dieu fait tout pour le mieux, reprit le maréchal : la plus belle du monde [Mme de Montbazon] commençait à me lanterner, lorsqu'elle mourut
. [Saint-évremond, Convers. du maréchal d'Hocquincourt avec le P. Canaye]Tu commençais à me lanterner l'esprit par toutes ces tracasseries et ces changements d'humeur
. [Hamilton, le Bélier (Hist. de Pertharite et de Férandine)] - 3Mettre à la lanterne, s'est dit, pendant la Révolution, pour pendre à la lanterne sans forme de procès (voir LANTERNE).
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