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loger

vi (lo-jé. Le g prend un e devant a et o : logeant, logeons)
  • 1Habiter en une maison. Quand il vient à Paris, il loge chez son frère. Je vous avoue que je comprends le plaisir de loger avec les gens qu'on aime. [Sévigné, 24 juill. 1680] Le roi vient vers l'endroit où loge la princesse. [Quinault, Agrippa, III, 1]

    Loger à la belle étoile, coucher dehors, et aussi n'avoir point de lieu pour se retirer.

    Loger chez soi, habiter dans une maison à soi appartenant.

  • 2 Fig. Être placé, en parlant des choses. Et si tous ses appas sont encore en sa face, C'est que l'amour y loge. [Malherbe, VI, 25] Eh bien, aurait-on cru que sous tant de beauté Logeât tant de malice et de déloyauté ? [Mairet, Sophonisbe] Son miroir lui disait : prenez vite un mari ; Je ne sais quel désir le lui disait aussi : Le désir peut loger chez une précieuse. [La Fontaine, Fables]

    Loger se conjugue avec l'auxiliaire avoir quand il marque l'action : Il a logé longtemps dans cette rue ; avec l'auxiliaire être, quand il marque l'état : Il est logé depuis deux ans dans cette rue.

  • 3 vt Donner à loger. Où logerez-vous toutes les personnes qui vous arrivent ? Quand le roi lui-même vous logeant dans son palais et vous approchant de sa personne sacrée.... [Corneille Th. Disc. de réc. à l'Acad. franç.] Toute ma maison est renversée ; et, malgré tous mes efforts, je n'aurai pas de quoi loger tous mes amis comme je voudrais. [Voltaire, Correspondance] Depuis mon voyage à Madrid, je suis exempt de loger des gens de guerre. [Beaumarchais, Le barbier de Séville, ou La précaution inutile] En moins d'un mois, pour loger ma sagesse, J'ai mis à sec un tonneau de vin vieux. [Béranger, le Nouveau Diogène.]

    Absolument. Qui voudra dire ces choses [que les organes ne sont pas faits en vue de leur usage], fera mieux de dire encore qu'un bâtiment n'est pas fait pour loger. [Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même]

    Fig. Loger quelqu'un aux Petites-Maisons, dire qu'il est fou, et qu'il est bon à mettre dans les Petites-Maisons.

    Fig. et familièrement. Loger le diable dans sa bourse, n'avoir pas le sou. Un homme n'ayant plus ni crédit ni ressource, Et logeant le diable en sa bourse, C'est-à-dire n'y logeant rien. [La Fontaine, Fables]

  • 4 Fig. Recevoir en soi. Toutes les folies qu'un cerveau humain peut loger. Une de ces femmes Put en son coeur loger d'honnêtes flammes. [La Fontaine, Court.] Ce qui m'importe, c'est la santé du corps aimable qui loge une si belle âme. [Voltaire, Correspondance]
  • 5Mettre. Il lui logea une balle dans la poitrine. Cette petite fille a logé son volant dans un arbre.

    Fig. Le soupçon, ce monstre sans pitié, Loge bientôt la haine où logeait l'amitié. [Mairet, Soliman] Va, dans ce triste coeur je ne veux plus de place ; Si l'amour m'y logea, la trahison m'en chasse. [Mairet, La mort d'Asdrubal]

  • 6Se loger, vpron Prendre un logement. Il s'est logé dans un hôtel garni. Il veut se loger sur le boulevard. Je vous donne mon blé, par exemple ; mais j'aurai besoin d'un logement dans quelque temps ; je fais un échange avec Paul, afin de me loger. [Bossuet, Pensées chrét. et mor. 34]

    Disposer, arranger un logement pour l'occuper. Il s'est logé fort bien, fort commodément.

    Se bâtir une maison. Il s'est logé très agréablement à la campagne.

    Fig. Il y a une place d'attente dans leur coeur [des hommes], elle [la beauté] s'y logerait. [Pascal, Discours sur les passions de l'amour]

  • 7 Terme de guerre. Se loger sur la contrescarpe, sur la demi-lune, etc. s'y retrancher pour empêcher que les assiégés ne les reprennent.
  • 8Être mis, placé. La balle s'est logée dans le tibia, dans la poitrine, c'est-à-dire la balle qui l'a frappé lui est restée dans le tibia, dans la poitrine.
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