lugubre
adj. (lu-gu-br')
- 1Qui est signe de deuil.
Voiles, crêpes, habits, lugubres ornements
. [Corneille, Le Cid]Quand quelqu'un était mort dans une famille, tous les parents et tous les amis quittaient leurs habits ordinaires pour en prendre de lugubres, et s'abstenaient du bain, du vin et de tous mets exquis
. [Rollin, Histoire ancienne] - 2Qui marque, qui inspire les larmes, la douleur.
Les îles ne trembleront-elles pas au bruit de votre chute et aux cris lugubres de ceux qui seront tués dans le carnage qui se fera au milieu de vous ?
[Sacy, Bible, Ézéch. XXVI, 15]Cette chanson me semble un peu lugubre ; elle endort, et je voudrais que vous la pussiez un peu ragaillardir par-ci par-là
. [Molière, Le bourgeois gentilhomme]Dans une occasion plus lugubre, lorsqu'en punition de son péché il [David] fuyait devant Absalon
. [Bossuet, Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte]Là d'un enterrement la funèbre ordonnance D'un pas lugubre et lent vers l'église s'avance
. [Boileau, Satires]Nous sommes dans l'année centenaire et dans le mois de la Saint-Barthélemi, fête un peu lugubre dans laquelle en effet les frères assommèrent leurs frères
. [Voltaire, Polit. et législ. Procès de Mlle Camp.]Le croassement du corbeau, le cri du hibou pendant la nuit ne présagent non plus le malheur que le chant de l'alouette et du rossignol n'annonce un heureux événement ; mais ils sont lugubres....
[Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque]Mais comment expliquer ces lugubres accès ?
[Ducis, Hamlet]Ma vie est sans couleur, et mes pâles journées M'offrent de longs ennuis l'enchaînement certain, Lugubres comme un soir qui n'eût pas de matin
. [Chénier M. J. la Promenade.]Où sont-ils les marins sombrés dans les nuits noires ? Ô flots ! que vous savez de lugubres histoires !
[Hugo, Les rayons et les ombres]Homme lugubre, celui dont l'air, la contenance, les paroles n'inspirent que des idées de tristesse.
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