lueur
nf (lu-eur)
- 1Lumière qui n'a pas un plein éclat.
Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants
. [Racine, Andromaque]Il poursuit à la lueur du feu les troupes qui s'enfuient
. [Fénelon, Télémaque]La lueur douce et pure de la lune embellissait son visage
. [Staël, Corinne, ou l'Italie][Feux follets] Vous qui trompez par des lueurs perfides Le voyageur charmé dont l'erreur vous poursuit
. [Delavigne, Le paria]Soudain à leurs regards une lueur rampante En bleuâtres sillons sur la hauteur serpente
. [Hugo, Odes et ballades]Fig.
Le reste de lueur qu'il [mon esprit] a paru jeter, S'éteint sous tant de coups qu'on vient de me porter
. [Lemercier, Charles VI, V, 4] - 2Légère apparence.
Je prie Dieu que les lueurs d'espérance pour une de vos filles [un mariage] puissent réussir
. [Sévigné, 13 oct. 1675]Il entrevoit les premières lueurs de sa grandeur future [de Jésus-Christ]
. [Massillon, Petit carême]Pendant ce temps-là, il eut des lueurs de fortune, dont il ne fut point ébloui
. [D'olivet, Hist. Acad. t. II, p. 396, dans POUGENS]À de fausses lueurs vous laissez-vous séduire ?
[Crébillon, Catilina, V, 2]Copernic avait eu quelque faible lueur de cette idée [gravitation]
. [Voltaire, Eléments de la philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde]Je vois des singes, des éléphants, des nègres qui semblent tous avoir quelque lueur de raison imparfaite
. [Voltaire, Traité métaph. ch. 1]Le règne seul de Charlemagne eut une lueur de politesse qui fut probablement le fruit du voyage de Rome ou plutôt de son génie
. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]Ton feu n'est que lueur, ta beauté n'est que fard
. [Chénier, Odes et Iambes]
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