mander
vt (man-dé)
- 1Mander quelqu'un, lui donner avis ou ordre de venir.
Seigneur, César vous mande, et Maxime avec vous
. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste]Seigneur, Félix vous mande au temple
. [Corneille, Polyeucte]Il manda donc par députés Ses vassaux de toute nature
. [La Fontaine, Fables]Celui-ci [le roi lion] parmi chaque espèce Manda des médecins
. [La Fontaine, ib. VIII, 3]Il a mandé ses équipages, ses carrosses, ses chevaux, etc. il a donné ordre qu'on les lui envoyât.
- 2Envoyer dire, faire savoir par lettre ou par message.
On mande que le roi d'Angleterre est arrivé en Irlande, où il a été reçu avec transport
. [Sévigné, 536]Mandez-moi ce qu'il faut pour la nourriture et les ustensiles de ces pauvres femmes
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Il mande à ses agents dans la conférence qu'il n'est pas juste que la paix de la chrétienté soit retardée davantage à sa considération
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Je vous écris, monseigneur, dès que j'ai quelque chose à vous mander ; alors mon coeur et ma plume vont vite
. [Voltaire, Correspondance]On sait qu'il [Henri IV] mandait au duc de Sully que sa marmite était renversée, ses pourpoints percés par le coude, ses chemises trouées ; et c'était le plus grand roi de l'Europe qui écrivait ainsi !
[Voltaire, Histoire du parlement de Paris]Je ne le lui ai point mandé, je le lui ai dit, phrase par laquelle on fait entendre qu'on n'a pas craint de dire en face à quelqu'un une chose fâcheuse.
- 3Mander que, ordonner par une lettre (avec le subjonctif).
Sur le point de partir, Rome, seigneur, me mande Que je vous fasse encor pour elle une demande
. [Corneille, Nicomède]Mandons et ordonnons, premiers mots du mandement qui termine les actes publics faits ou rendus au nom du souverain.
- 4Envoyer, en parlant d'une lettre, d'une nouvelle.
J'ai vu Guitaut et sa femme ; ils vous aiment ; mandez-moi un petit mot pour eux
. [Sévigné, 16]Faites-moi mander simplement de vos nouvelles sans vous donner la peine d'écrire vous-même
. [Fénelon, t. III, p. 351] - 5Se mander, vpron Être mandé, être transmis par lettre ou par message. Des choses qui ne se mandent pas par la poste.
- rechercher