manquement
nm (man-ke-man)
- 1Action de manquer à, faute.
Chaque parti s'est plus maintenu par les manquements de celui qui lui était opposé que par sa bonne conduite
. [La Rochefoucauld, Mémoires]Celui qui, dans les grandes affaires, donne lieu au manquement des autres, est souvent plus coupable qu'eux
. [Retz, Mémoires]Tous les malheurs des hommes, tous les revers funestes dont les histoires sont remplies les bévues des politiques et les manquements des grands capitaines, tout cela n'est venu que faute de savoir danser
. [Molière, Le bourgeois gentilhomme]Chaque soeur s'examinera elle-même sur les manquements qu'elle fait [au règlement]
. [Bossuet, Règl. pour le filles de la prop. de la foi, IV, 12]Faute contre.
Il soupçonne aussitôt son manquement de foi
. [Corneille, La mort de Pompée]Toute votre vie n'est-elle pas un continuel manquement de parole ?
[Fénelon, Dialogues des morts]De là [chez le duc d'Orléans] tant de manquements de parole, qu'on ne comptait plus les plus positives pour rien
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] - 2État de ce qui manque, fait défaut.
N'ai-je à craindre que le manquement de mémoire ?
[Molière, L'impromptu de Versailles]La sagesse éternelle, qui fait servir le moindre au plus digne, si l'âme a besoin d'un corps pour vivre dans sa naturelle perfection, lui rendra plutôt le sien que de laisser défaillir son intelligence par ce manquement
. [Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même] - 3Absence, privation (en ce sens, il est synonyme de manque, mais moins usité).
Ce n'est pas qu'ils n'aient bien vu que ce manquement de liberté, qui avait porté un si grand nombre de docteurs à se retirer des assemblées, ne ferait pas de bien à leur censure
. [Pascal, Les provinciales]Une complaisance déréglée, un manquement de circonspection
. [Nicole, Essais, t. III, p. 80, dans POUGENS] - 4 Absolument. Pénurie, manque.
Elle [une peuplade fixée dans le lieu qu'elle cultive] n'est donc pas dans un état de pauvreté, elle est plutôt dans un état de manquement, qu'on me permette ce mot : celui de privation ne rendrait pas ma pensée ; car nous nous privons des choses que nous avons, ou que nous pouvons avoir, et que nous connaissons ; au lieu que nous n'avons pas celles dont nous manquons, souvent même nous ne les connaissons pas
. [Condillac, Comm. gouv. I, 7]
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