obstiné, ée

• 1Attaché avec ténacité à quelque idée, opinion, sentiment, etc. Oui, seigneur, dans son mal Rome est trop obstinée. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Ce sexe en sa vengeance est le plus obstiné. [Rotrou, Bélisaire] Et je tremble toujours qu'un obstiné coupable Lui-même contre moi ne soit inexorable. [Corneille Th. Le comte d'Essex] Mais le moyen de sauver des gens [les Juifs] si obstinés à se perdre ? [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Des ligueurs obstinés confonds les vains projets. [Voltaire, La Henriade]

  Substantivement. Un obstiné, une obstinée. Et la mort d'Adrian, l'un de ces obstinés. [Rotrou, Véritable Saint Genest] On le vit persuader des obstinés, adoucir des barbares. [Fléchier, Panég. I, 309]

• 2Il se dit aussi des choses. Ton Dieu sait ta faiblesse, et n'exige de toi Que la sincérité d'une solide foi, Qu'une vie obstinée à la haine du crime. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] La sévérité des pharisiens était une sévérité présomptueuse et obstinée dans ses jugements. [Bourdaloue, 3e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. II, p. 342] Depuis plus d'une année, J'éludais tous les jours sa poursuite obstinée [une invitation à dîner]. [Boileau, Satires] Avec quels yeux cruels sa rigueur obstinée Vous laissait à ses pieds peu s'en faut prosternée ! [Racine, Phèdre] Rien n'excuse à présent votre coeur obstiné. [Voltaire, L'orphelin de la Chine]

  Il se dit d'un mal qu'on ne peut faire cesser. Goutte obstinée. C'est un rhume obstiné, sans doute. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]