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outrager

vt (ou-tra-jé. Le g prend un e devant a et o : outrageant, outrageons)
  • 1Offenser cruellement. Tigre, assassine-moi du moins sans m'outrager. [Corneille, Polyeucte] Qui se laisse outrager mérite qu'on l'outrage. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Il reçut plusieurs blessures, et mourut généreusement pour sa patrie et pour un prince qui l'avait outragé. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand] Un discours trop sincère aisément nous outrage. [Boileau, Satires] Oubliez-vous qui j'aime et qui vous outragez ? [Racine, Iphigénie en Aulide] Il [Dieu] entend les soupirs de l'humble qu'on outrage. [Racine, Esther] Jean Jacques est un malade de beaucoup d'esprit et qui n'a d'esprit que quand il a la fièvre ; il ne faut ni le guérir, ni l'outrager. [D'alembert, Lett. à Voltaire, 9 avril 1761]
  • 2Insulter quelqu'un de paroles prononcées ou écrites. Ah ! c'est trop m'outrager. - N'outragez plus les morts. [Corneille, Nicomède] Croyez qu'il faut aimer autant que je vous aime, Pour avoir pu souffrir tous les noms odieux Dont votre amour le vient d'outrager à mes yeux. [Racine, Iphigénie en Aulide] Fontenelle, neveu très zélé du grand Corneille, et que d'ailleurs Racine avait outragé, nous a laissé un parallèle entre ces deux grands hommes, où il met son oncle fort au-dessus de son ennemi. [D'alembert, Éloges, Despréaux, note 12]
  • 3Il se dit aussi des choses que l'on considère comme un outrage. Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m'outrage. [Racine, Phèdre]
  • 4 Fig. Porter une atteinte violente et odieuse. Le duc d'Estrées est outré qu'un homme qu'il logeait généreusement ait ainsi blessé et outragé l'hospitalité. [Sévigné, 535] Elle [Mme de Monaco] a été défigurée avant que de mourir ; son desséchement a été jusqu'à outrager la nature par le dérangement de tous les traits de son visage. [Sévigné, 20 juin 1678] Ces spectres affamés, outrageant la nature, Vont au sein des tombeaux chercher leur nourriture [lors de la famine du siége de Paris]. [Voltaire, La Henriade] J'ai de tous deux outragé la tendresse. [Voltaire, Enf. prod. III, 5]

    Profaner. Par lui, des fils d'Éli la brutale luxure Outragea le saint lieu, les lois et la nature. [Delille, Paradis perdu]

  • 5Faire violence à une femme. Ils [certains grands singes] sont très ardents pour les femmes, et assez forts pour les violer lorsqu'ils les trouvent seules, et souvent ils les outragent jusqu'à les faire mourir. [Buffon, Quadrupèdes]
  • 6S'outrager, vpron Se faire réciproquement des outrages. Ils se sont outragés publiquement.
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