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pesanteur

nf (pe-zan-teur)
  • 1Qualité de ce qui est pesant. La pesanteur naturelle du corps ne nous pousse pas si naturellement vers la terre que le péché dans l'enfer. [Bossuet, Pensées chrét. 6] Les anciens avaient soupçonné la pesanteur de l'air ; Torricelli et Pascal l'ont démontrée. [Marmontel, Oeuv. t. VI, p. 227]
  • 2 Terme de physique. La tendance de tous les corps à tomber vers le centre de la terre. On ne sait point en quoi consiste la pesanteur, et M. Newton lui-même l'a ignoré. [Fontenelle, Newton.] Newton découvrit cette vérité si admirable et si inconnue jusqu'à lui, que la même force qui opère la pesanteur sur la terre fait tourner les globes célestes dans leurs orbites. [Voltaire, Eléments de la philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde] On a cru pendant longtemps que la pesanteur et le poids étaient synonymes, et que les corps avaient une tendance à tomber d'autant plus grande qu'ils avaient plus de masse. [Brisson, Traité de phys. t. I, p. 176] Ce fut, dit-on, en 1666, c'est-à-dire à l'âge de vingt-quatre ans, que.... Newton commença ses recherches sur la cause de la pesanteur ; des corps qu'il vit tomber attirèrent ses regards et fixèrent ses idées sur ce phénomène. [Bailly, Hist. astr. mod. t. II, p. 473] La pesanteur des corps est moindre à l'équateur qu'elle n'est à Paris et vers le pôle dans les contrées septentrionales où nous avons pénétré. [Bailly, ib. t. III, p. 25]

    Pesanteur universelle ou attraction, tendance de tous les corps planétaires les uns vers les autres. La lune pèse sur la terre à la manière des graves ; c'est ce calcul qui a conduit Newton à la loi de la pesanteur universelle. [Delambre, Abrégé d'astr. Leçon 14] La loi de la pesanteur universelle a le précieux avantage de pouvoir être réduite au calcul, et d'offrir, dans la comparaison de ses résultats aux observations, le plus sûr moyen d'en constater l'existence. [Laplace, Expos. IV, 1]

    Pesanteur spécifique, voir SPÉCIFIQUE.

  • 3Impression que fait un corps grave par sa chute ou par son choc. Il resta étourdi de la pesanteur de sa chute. La pesanteur du coup souvent nous étourdit. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] C'était vous-même, Seigneur, qui.... faisiez sentir.... à votre fils unique la pesanteur de votre bras. [Bourdaloue, Myst. Pass. de J. C. t. I, p. 165]
  • 4Malaise en quelque partie du corps, comparé à une sorte de poids. Pesanteur de tête, d'estomac. Je me sentis même une assez grande difficulté de respirer, enfin des pesanteurs et un accablement total. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***] Cependant il [Socrate] continuait à se promener [après avoir pris la ciguë] ; dès qu'il sentit de la pesanteur dans ses jambes, il se mit sur son lit, et s'enveloppa de son manteau. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]
  • 5Lenteur, défaut d'activité et de célérité. Quand l'âme se trouve dans les pesanteurs et dans les assoupissements. [Guez de Balzac, Socrate chrétien] Mon cher oncle avait quatre-vingts ans ; il était accablé de la pesanteur de cet âge. [Sévigné, 2 sept. 1687] C'est cet état malheureux de l'âme asservie sous la pesanteur du corps, qui a fait penser aux philosophes que le corps était à l'âme un poids accablant, une prison. [Bossuet, Élévation à Dieu sur tous les mystères de la religion chrétienne]

    Fig. C'est une chose plaisante à observer que le plaisir qu'on prend à parler, quoique de loin, à une personne que l'on aime, et l'étrange pesanteur qu'on trouve à écrire aux autres. [Sévigné, 15 mars 1671]

  • 6 Fig. Défaut de légèreté, de vivacité, de pénétration. La pesanteur du style. La pesanteur d'esprit. Pour la triste ville où je suis, C'est le séjour de l'ignorance, De la pesanteur, des ennuis, De la stupide indifférence. [Voltaire, Correspondance]
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