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poindre

vt (poin-dr'), je poins, tu poins, il point, nous poignons, vous poignez, ils poignent ; je poignais ; je poignis ; je poindrai ; je poindrais ; poins, qu'il poigne ; que je poigne, que nous poignions ; que je poignisse ; poignant, point
  • 1Piquer.

    Fig. Le regret du passé cruellement me point. [Régnier, Plainte.] Et quand la faim les point. [Régnier, Satires] Et moi chétif, de vos suivants le moindre, Combien de fois, las ! me suis-je vu poindre De traits pareils ! [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses] Voir avorter tous ses projets de nom et de rang d'arrière-petit-fils de France, c'est ce qui la poignait dans le plus intime de l'âme [la duchesse d'Orléans]. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Fig. Quel taon vous point ? [La Fontaine, Gag.] c'est-à-dire quelle mouche vous pique ? quelle fantaisie vous prend ?

    PROVERBE

    Oignez vilain, il vous poindra, voir OINDRE.
  • 2 vi Commencer à pousser comme une pointe. On voyait des violettes et des primevères ; les bourgeons des arbres commençaient à poindre. [Rousseau, Les confessions]

    Fig. De tous les maux on vit poindre l'engeance. [Benser. dans GIRAULT-DUVIVIER] On m'assure qu'elle [Mme de Coulanges] est très bien, et que les épigrammes recommencent à poindre. [Sévigné, 14 oct. 1676]

    Le poil commence à lui poindre au menton, se dit d'un jeune garçon à qui la barbe commence à venir.

  • 3Il se dit de la lumière qui commence à paraître. Le jour venant à poindre. [La Fontaine, Berc.] Il [le roi] demanda en s'habillant : le jour point-il déjà ? puis me fit l'honneur de s'adresser à moi, pour me demander s'il fallait dire point-il ou pointe-t-il ? [Pellisson, Lettres historiques] Y entrant à mesure que la lumière y poignait, et s'en éloignant à mesure que les ténèbres s'y reformaient. [Diderot, Opinions des anciens philosophes]

    Fig. La spiritualité commence en l'homme, où la lumière de l'intelligence et de la réflexion commence à poindre. [Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même] Laissez former le corps jusqu'à ce que la raison commence à poindre : alors c'est le moment de la cultiver. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]

REMARQUE

Fréd. Soulié, Mém. du Diable, t. I, p. 263, 1837, a dit : L'effroi avait poigné son coeur. C'est un barbarisme. Poignant vient de poindre ; il n'y a point de verbe poigner.

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