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promettre

vt (pro-mè-tr')

Se conjugue comme mettre.

  • 1S'engager verbalement ou par écrit à quelque chose. Je promettais beaucoup et j'exécutais peu. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Il [Richelieu] n'était pas libéral, mais il donnait plus qu'il ne promettait.... il [Mazarin] promit tout, parce qu'il ne voulait rien tenir. [Retz, Mémoires] Je les rappellerai [les Hébreux] dans la terre que j'ai promise avec serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. [Sacy, Bible, Baruch, II, 34] Je vous ai promis ma nièce, et je vous la promets. [Hauteroche, Le Cocher supposé] Je me figure un auteur Qui dit : Je chanterai la guerre Que firent les Titans au maître du tonnerre ; C'est promettre beaucoup ; mais qu'en sort-il souvent ? Du vent. [La Fontaine, Fables] Que ne lui promit-on pas alors ? [Bossuet, Oraisons funèbres] Celui qui promet quelque chose s'est déjà, en quelque sorte, dessaisi lui-même, en s'ôtant la liberté d'en disposer d'une autre manière. [Bossuet, Sermons] Je ne révoque rien de ce que j'ai promis. [Racine, Britannicus] Avez-vous bien promis de me haïr toujours ? [Racine, Bérénice] Je promets d'observer ce que la loi m'ordonne. [Racine, Athalie]

    Promettant... obligeant... renonçant... formule que les notaires emploient par abréviation à la fin de quelques actes.

    Absolument. Nous promettons selon nos espérances, et nous tenons selon nos craintes. [La Rochefouc, Max. 38] Le plus lent à promettre est toujours le plus fidèle à tenir. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]

    Promettre monts et merveilles, faire toutes sortes de promesses avantageuses.

    Promettre plus de beurre que de pain, promettre plus qu'on ne veut ou peut tenir.

    Par plaisanterie. Promettre d'excellentes choses. Je te jure par Mahomet Que le ciel ici te promet Tant de bien qu'on ne le peut dire, à tes enfants un grand empire, Et plus de beurre que de pain Au valeureux peuple romain. [Scarron, Virgile travesti]

    Promettre quelqu'un, promettre sa visite, sa société. Il a un ami qui n'a pas d'autre fonction sur la terre que de le promettre longtemps à un certain monde, et de le présenter enfin dans les maisons comme homme rare et d'une exquise conversation. [La Bruyère, V]

  • 2 Familièrement. Assurer qu'une chose sera. Je vous promets qu'il sera puni. Je vous promets que je ne saurais les donner à moins [des fagots]. [Molière, Le médecin malgré lui]
  • 3Annoncer, prédire, avec un nom de personne pour sujet. Je vous promets du beau temps pour demain. Je ne lui promets pas [à un fils d'Henri IV] ce qu'il doit espérer, Si je ne lui promets la conquête du monde. [Malherbe, V, 2] Aux plus savants auteurs comme aux plus grands guerriers Apollon ne promet qu'un nom et des lauriers. [Boileau, L'art poétique]

    Faire espérer. Toutes deux [Anne d'Autriche et Marie-Thérèse] d'une si heureuse constitution qu'elles semblaient nous promettre le bonheur de les posséder un siècle entier. [Bossuet, Oraisons funèbres]

    Annoncer, avec un nom de chose pour sujet. C'est une physionomie qui promet une longue vie. [Sévigné, 601] On apporta dans des corbeilles tous les fruits que le printemps promet et que l'automne répand sur la terre. [Fénelon, Télémaque] Le vent qui enflait nos voiles nous promettait une heureuse navigation. [Fénelon, ib. VI] Je crus trouver ici le repos de mon coeur ; Il n'est point dans l'éclat dont le sort m'environne ; La gloire le promet, l'amour, dit-on, le donne. [Voltaire, L'orphelin de la Chine]

  • 4Se promettre, c'est-à-dire promettre à soi, espérer. Que peut-on se promettre d'une populace émue, conjurée, furieuse ? [Bourdaloue, Exhort. sur le jugem. du peuple contre J. C. t. II, p. 44] Quel fruit te promets-tu de ta coupable audace ? [Racine, Mithridate] La jeunesse se promet tout d'elle-même. [Fénelon, Télémaque] Qui peut se promettre d'éviter, dans la société des hommes, la rencontre de certains esprits vains, légers... [La Bruyère, V] Promettez-vous, si vous voulez, de conserver jusqu'au dernier soupir la raison aussi saine et aussi entière que vous l'avez aujourd'hui. [Massillon, Carême, Impén.]

    Se promettre signifie aussi prendre une ferme résolution. Il se promet de profiter de vos sages avis. Vous vous promettez plus que vous ne voudrez faire, Et vous n'en croirez pas toute cette colère. [Corneille, La toison d'or] Vous qui ne sauriez vous promettre d'être fidèle. [Massillon, Panégyr. St Benoît.]

  • 5 vi Faire espérer, donner des espérances, en parlant de choses. Les blés, les vignes promettent. Cette inclination invincible pour la guerre promettait beaucoup, et elle tint tout ce qu'elle promettait. [Fontenelle, Bessons.]

    Il se dit aussi des personnes. Ils promettaient beaucoup dans l'exercice, ils ont plié d'abord dans le combat. [Bossuet, Sermons] On n'y doit admettre [à la pratique des arts] que des jeunes gens d'un génie qui promette beaucoup. [Fénelon, Télémaque] Pompone le cadet, qui promettait, fut tué de bonne heure à la tête d'un régiment de dragons. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

  • 6Se promettre, vpron Promettre sa propre personne. Je vous dirai au reste que ce n'a été qu'après m'être promise à M. de Sercour, que j'ai su que vous étiez son neveu. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***]

PROVERBES

Au riche ne promets rien, et au pauvre ne lui manque pas, se dit parce que l'un pourra te contraindre et que tu fais tort à l'autre.

Promettre et tenir sont deux. Promettre et ne tenir mène les gens bien loin. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***]

Ce n'est pas tout de promettre, il faut tenir.

Il se ruine à promettre, et s'acquitte à ne rien tenir, ou s'enrichit à ne rien tenir, c'est-à-dire il promet beaucoup et ne tient rien.

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- REM. Malherbe a joint promettre à un infinitif sans de : vingt et cinq écus, moyennant lesquels je promettais relâcher ledit Sauvecanne, Lexique, éd. L. Lalanne.

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