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province

nf (pro-vin-s')
  • 1 Terme de l'histoire romaine. Pays conquis hors de l'Italie, assujetti aux lois romaines et administré par un gouverneur romain. Toutes les Gaules, toutes les Espagnes... la Grèce, la Thrace, la Syrie, l'Égypte, tous les royaumes de l'Asie Mineure... n'ont été durant plusieurs siècles que des provinces romaines. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]
  • 2Certaine étendue de pays qui fait partie d'un État (ainsi dite en oubliant le sens de pays vaincu qui est attaché étymologiquement à province). Elle marche comme un général à la tête d'une armée royale, pour traverser des provinces que les rebelles tenaient presque toutes. [Bossuet, Oraisons funèbres] On verra, sous le nom du plus juste des princes, Un perfide étranger désoler vos provinces. [Racine, Esther] La même année, le connétable de Luynes mena Louis XIII de province en province. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] Mes sujets sont heureux, mes provinces tranquilles. [P. Lebrun, Marie St. III, 4]

    Les habitants mêmes d'une province. Plusieurs provinces se soulevèrent.

  • 3Anciennement, en France, une certaine étendue de pays qui était gouvernée au nom du souverain par un gouverneur particulier. M. de Chaulnes amène 4000 hommes à Rennes pour punir cette ville ; l'émotion y est grande et la haine incroyable dans toute la province contre le gouverneur. [Sévigné, 224] La ruine de Rennes emporte celle de la province. [Sévigné, 227] Sache quelle province enrichit les traitants, Combien le sel au roi peut fournir tous les ans. [Boileau, Satires]

    Province rassemblée, les états d'une province. Je ne crois pas qu'il y ait une province rassemblée qui ait un si grand air que celle-ci [la Bretagne]. [Sévigné, 73]

    Les habitants d'une province. Je prends part à la tristesse et à la désolation de toute la province. [Sévigné, 227]

  • 4 Par extension, contrée. Je tiens l'éloignement pire que le trépas ; Et la terre n'a point de si douce province Où le jour m'agréât loin des yeux de mon prince. [Corneille, Clitandre]

    Petit Etat. .... Ceci montre aux provinces Que, tout compté, mieux vaut, en bonne foi, S'abandonner à quelque puissant roi, Que s'appuyer de plusieurs petits princes. [La Fontaine, Fables] L'enragé qu'il était [Alexandre], né roi d'une province Qu'il pouvait gouverner en bon et sage prince. [Boileau, Satires]

  • 5Union des dix-sept Provinces, union que les provinces méridionales des Pays-Bas contractèrent avec les provinces septentrionales, au commencement de l'insurrection contre la domination espagnole.

    Les sept Provinces-Unies, se dit de la république que formèrent les sept provinces septentrionales des Pays-Bas, et qui fut reconnue par le traité de Westphalie.

  • 6 Au singulier, tout ce qui, en France, est hors de la capitale (souvent avec l'idée de ce qui est arriéré en fait de mode, de manières, de goût). Dois-je dans la province établir mon séjour ? [La Fontaine, Fables] Cela est étrange, qu'on ne puisse avoir en province un laquais qui sache son monde. [Molière, La comtesse d'Escarbagnas] Pour Monsieur votre vicomte, quoique vicomte de province, c'est toujours un vicomte. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Mon pauvre mérite, tout médiocre qu'il est, n'est pas encore réduit à se sauver en province comme les mauvais comédiens. [Sévigné, 69] La province est l'endroit d'où la cour, comme dans son point de vue, paraît une chose admirable. [La Bruyère, VIII] Vous venez de province ; vous en avez rapporté un air de timidité qui ne sied pas à votre âge. [Marivaux, Le paysan parvenu] Elle n'était jamais sortie de Paris, et elle avait une horreur invincible pour la province. [Genlis, Veillées du château t. I, p. 3, dans POUGENS]

    Il a encore un air de province, se dit d'un homme qui, venu depuis peu de sa province, n'a pas encore le ton, le langage, les manières de la capitale.

    On dit dans le même sens : accent de province, manières de province, cela sent la province. Elle avait de beaux yeux pour des yeux de province. [Gresset, Le méchant]

    Il se dit quelquefois au pluriel dans le même sens. M. de Vaugelas nous avertit dans cette remarque qu'il a fait un traité sur les fautes particulières de quelques provinces. [Vaugelas, Nouv. Rem. Observ. de M***, p. 640] C'est une sorte de vie étrange que celle des provinces : on fait des affaires de tout. [Sévigné, 11 mars 1671] Était-elle éloignée de la cour, on eût dit qu'elle était née pour les provinces ; sortait-elle des provinces, on voyait bien qu'elle était faite pour la cour. [Fléchier, Oraisons funèbres] Sais-tu pourquoi mes vers sont lus dans les provinces, Sont recherchés du peuple et reçus chez les princes ? Ép. IX] [Molière, paraissant pour la première fois devant Louis XIV] ajouta que, puisque Sa Majesté avait bien voulu souffrir leur manière de campagne, il la suppliait très humblement d'avoir agréable qu'il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation et dont il régalait les provinces. [Grimarest, Vie de Molière.] On ne consulte plus le coeur que dans le fond des provinces. [Mme de Puisieux, Ridic. à la mode, p. 52, dans POUGENS]

    Les habitants de la province. Toute la province en parle. Je reconnais bien le style et le bavardage des provinces. [Sévigné, 236] Les provinces sont peu instruites des devoirs du christianisme. [Sévigné, 21 déc. 1672] On a fait trois éditions de ce petit ouvrage en province ; car la province pense depuis quelques années. [Voltaire, Correspondance]

  • 7Dans l'ancienne circonscription ecclésiastique de la France, province ecclésiastique, toute l'étendue de la juridiction d'un métropolitain. Il y avait dix-huit provinces ecclésiastiques dans le royaume.

    Absolument. La province de Lyon. La province de Reims.

  • 8Nombre de couvents qui sont dans une ou plusieurs provinces de France, et qui sont gouvernés par un religieux dit provincial. Les augustins de la province d'Aquitaine.
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