régir
vt (ré-jir)
- 1Diriger le gouvernement, la conduite. Cet évêque a bien régi son diocèse. Les lois qui régissent ce pays.
Montrez-lui comme il faut régir une province
. [Corneille, Le Cid]Selon vos volontés vous gouvernez la vôtre [pupille] ; Laissez-moi, je vous prie, à mon gré régir l'autre
. [Molière, L'école des maris]Assez de gens qui n'ont pu gouverner une servante et un valet, se sont mêlés de régir l'univers avec leur plume
. [Voltaire, Dialogue de Pégase et du vieillard]Un bon pays se rétablit toujours par lui-même, pour peu qu'il soit tolérablement régi
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Dieu, source unique de toute intelligence, régit l'univers et les espèces entières avec une puissance infinie
. [Buffon, Anim. domestiques.]Absolument.
Le grand art de régir
. [Corneille, Othon] - 2Servir de règle.
L'innocence, la bonne foi, la candeur étaient ses compagnes inséparables [de l'abbesse] ; elles conduisaient ses desseins, elles ménageaient tous ses intérêts, elles régissaient toute sa famille
. [Bossuet, Oraisons funèbres] - 3Administrer, gérer. Régir une succession. Régir les finances de l'État.
[Du temps de Colbert] les fermes n'étaient point régies pour le compte du roi
. [Voltaire, Pol. et lég. Embell. de Paris.] - 4 Terme de grammaire. Avoir, exiger pour complément, en parlant d'un verbe ou d'une préposition ; exiger tel cas d'un nom, tel mode d'un verbe. La préposition latine cum régit l'ablatif. Cette conjonction régit le subjonctif.
Régir, c'est obliger un mot à occuper telle ou telle place dans le discours
. [D'olivet, Ess. gramm. I, 1] - 5Se régir, vpron Être régi.
Les pays de France qui se régissent par le droit romain
. [Montesquieu, L'esprit des lois]
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