recéler
vt (re-sé-lé. La syllabe cé prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : je recèle ; excepté au futur et au conditionnel : je recélerai, je recélerais)
- 1Cacher, enfermer.
J'ai beau mourir d'amour et de regret pour elle, Chacun me la recèle
. [Régnier, Plainte.]Il [le riche] peut, dans son jardin tout peuplé d'arbres verts, Recéler le printemps au milieu des hivers
. [Boileau, Satires]Quoi ! lorsque, les chassant du port qui les recèle [les Grecs], L'Aulide aura vomi leur flotte criminelle
. [Racine, Iphigénie en Aulide]Eurydice fuyait, hélas ! et ne vit pas Un serpent que les fleurs recélaient sous ses pas
. [Delille, Les Géorgiques, traduction de Virgile] - 2 Terme de droit. Garder et cacher une chose volée par un autre. à l'égard de tous autres individus qui auraient recélé ou appliqué à leur profit tout ou partie des objets volés, ils seront punis comme coupables de vol, Code pénal, art. 380.
Détourner les effets d'une société, d'une succession.
Donner retraite à des gens qui se cachent.
Recéler un corps mort, faire l'acte dit recèlement d'un corps mort.
- 3 vi Terme de vénerie. Le cerf recèle, il reste plusieurs jours sans sortir de son enceinte.
- 4Se recéler, vpron Se tenir caché.
Les conseils se recèlent dans le coeur de l'homme à la manière d'un profond abîme sous une eau dormante
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Il [l'aperéa] se recèle dans des trous, mais il ne creuse pas la terre comme le lapin
. [Buffon, Quadrupèdes]
REMARQUE
Tandis que l'Académie écrit celer et déceler, et, par conséquent au futur, je cèlerai, je decèlerai, elle écrit recéler, et, au futur, je recélerai : et tandis qu'elle écrit recéler, elle écrit re celeur. Il vaudrait mieux rendre tout cela uniforme d'après celer.
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