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relique

nf (re-li-k')
  • 1Ce qui reste de Jésus-Christ, des saints et des martyrs, soit parties du corps, soit objets à leur usage, soit instruments de leur supplice. Un baudet chargé de reliques S'imagina qu'on l'adorait ; Dans ce penser il se carrait, Recevant comme siens l'encens et les cantiques. [La Fontaine, Fables] Les corps saints sont habités par le Saint-Esprit jusqu'à la résurrection.... c'est pour cette raison que nous honorons les reliques des morts. [Pascal, Lettres] Nous ne pouvons pas appeler ces précieux restes les reliques de son corps ; mais nous ne nous éloignerons pas de la raison, quand nous les nommerons les reliques de la sainteté. [Bossuet, Panégyrique] J'ai eu le courage de revoir [après la mort de Louis XIV] les reliques que le roi portait sur lui. [Maintenon, Lettres] On vit des généraux lever un siége et perdre une ville pour avoir une relique. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence] Les serments les plus ordinaires des anciens Français se faisaient sur les reliques des saints. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Le catéchisme du concile de Trente approuve la coutume de jurer par les reliques. [Voltaire, ib.] Les saints supposés, les faux miracles, les fausses reliques commencèrent à être décriés. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] Ce pèlerin espagnol, tout glorieux d'avoir visité plus de reliques qu'aucun de ses pareils. [D'alembert, Éloges, St-Aulaire] Ce sont les femmes qui ont dû inventer le culte des reliques, par le même sentiment qui leur fait attacher tant de prix à un chiffre, à un noeud de ruban, ou à une boucle de cheveux qui leur vient d'un objet aimé. [Genlis, Voeux téméraires, t. II, p. 38, dans POUGENS]

    Garder une chose comme une relique, la garder soigneusement.

    Il en fait une relique, des reliques, se dit d'un homme qui fait grand état de quelque chose.

    Familièrement. Je n'en veux pas faire des reliques, se dit d'une chose dont on veut se servir, dont on permet de se servir.

    Fig. et familièrement. Je n'ai pas grande foi à ses reliques, je ne prendrai pas de ses reliques, il ne m'inspire aucune confiance.

  • 2 Reliques d'affection, se disait d'objets que la piété filiale traitait comme des reliques ; c'étaient des souvenirs de famille légués par affection de génération en génération. [De Laborde, Notice des émaux, bijoux et objets divers exposés dans les galeries du musée du Louvre]
  • 3 Au pl. Dans le style élevé. Débris, restes de quelque chose de grand (mot qui vieillit, mais qui est défendu par l'autorité de Racine, et que A. de Musset a heureusement rajeuni). Il ne faut pas que tu penses Trouver de l'éternité En ces pompeuses dépenses Qu'invente la vanité ; Tous ces chef-d'oeuvres antiques Ont à peine leurs reliques.... [Malherbe, II, 2] Il rentra dans Babylone avec les tristes reliques de l'armée. [Vaugelas, Q. C. IV, 16] Je les blâme de condamner reliques, qui sans doute est meilleur et beaucoup plus noble que restes dans la majesté du style de l'histoire. [Vaugelas, Nouv. rem. obs, de M*** p. 118, dans POUGENS] Voyons sous un tombeau ces muettes reliques. [Rotrou, Hercules mourant] Sur un vaisseau dans le port préparé, Chargeant de mon débris les reliques plus chères. [Racine, Bajazet] Ils s'arrêtent non loin de ces tombeaux antiques, Où des rois ses aïeux sont les froides reliques. [Racine, Phèdre]

    Fig. Les morts dorment en paix dans le sein de la terre ; Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints ; Ces reliques du coeur ont aussi leur poussière ; Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains. [Musset, Poésies nouv. Nuit d'octobre]

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