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remercier

vt (re-mèr-si-é), je remerciais, nous remerciions, vous remerciiez ; que je remercie, que nous remerciions, que vous remerciiez
  • 1Rendre grâce. De quoi remercier qui ne me donne rien ? [Corneille, Polyeucte] On ne remercie point d'être passionnément aimée ; votre coeur vous apprendra d'autres sortes de reconnaissances. [Sévigné, 344] Ô mort.... tu me sépareras de ce corps mortel ; ô mort, je t'en remercie, j'ai travaillé toute ma vie à m'en détacher. [Bossuet, Oraisons funèbres] Venez remercier un père qui vous aime. [Racine, Iphigénie en Aulide] Si un chef n'a eu que le bonheur de faire égorger deux ou trois mille hommes, il n'en remercie pas Dieu. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Ce courtisan [à Rome] à qui l'on demandait comment il était parvenu à une si longue vieillesse, et qui répondit : En recevant des outrages, et en en remerciant. [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque]

    Familièrement. Il peut bien remercier Dieu que son maître n'ait pas été là, il est heureux pour lui que son maître n'y ait pas été.

    Fig. Remercier une chose, attribuer à une chose quelque effet. Il peut remercier l'avantage qu'il a de vous appartenir. [Molière, George Dandin]

    Familièrement. Un je vous remercie, un remerciement. Afin qu'en ta vieillesse un livre en maroquin Aille offrir ton travail à quelque heureux faquin Qui, pour digne loyer de la Bible éclaircie, Te paye en l'acceptant d'un je vous remercie. [Boileau, Satires]

    Familièrement. En vous remerciant, c'est-à-dire je vous remercie. Monsieur le commissaire, en vous remerciant ; Vous et vos grippechairs vous pouvez disparaître. [Boursault, Mots à la mode, sc. 15]

    Ironiquement. Il se dit pour se venger de quelque insulte. Oui, je suis donc un sot, un voleur, à son compte ! Un sergent s'est chargé de la remercier. [Racine, Les plaideurs]

  • 2Refuser honnêtement. Il nous a remerciés de nos offres de service. Si le roi m'en disait autant, je le remercierais de son amitié. [Voltaire, Comment. sur Corn. Cinna, V, 1]

    Ironiquement. Je vous remercie de vos conseils, se dit pour exprimer qu'on n'est pas disposé à les suivre.

    On dit aussi, à propos d'un mauvais service, d'une chose désagréable : Je vous remercie de vos confitures.

  • 3 Fig. Congédier, destituer honnêtement. On a remercié deux surnuméraires. En remerciant ses médecins : Voilà, dit-il, maintenant mes vrais médecins, et il montrait les ecclésiastiques dont il écoutait les avis. [Bossuet, Oraisons funèbres] M. de Beauvillier me parla de Torcy comme d'un homme qu'il était absolument nécessaire de remercier. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Et moi, serai-je donc seule disgraciée ? Sans espoir de retour suis-je remerciée ? [Fagan, Rendez-vous, sc. 16]
  • 4Se remercier, vpron Se féliciter. Monsieur se remercia beaucoup de ce qu'il n'avait pas suivi le conseil que je lui avais donné. [Retz, III, 314] Attribuer le bon succès à sa propre force, se remercier soi-même de ses bonnes oeuvres. [Bossuet, Sermons] Sous ce prétexte [dire qu'elle s'occupe de Dieu], au fond elle [l'âme] s'occupe d'elle-même, et elle cherche à se glorifier de faire bien ; ce qui est se remercier soi-même et non pas Dieu. [Bossuet, Instructions sur les états d'oraison] Vous [Mlle Clairon] exercez un magique pouvoir, Qui fait aimer ce qu'on ne saurait lire : On bat des mains, et l'auteur ébaudi Se remercie et pense être applaudi. [Voltaire, Poèmes et épîtres]
  • 5Se congédier réciproquement. Pour moi, je n'ai jamais vu Dorante ; il était absent quand j'étais chez son père ; mais, sur tout le bien qu'on m'en a dit, je ne saurais craindre que vous vous remerciiez ni l'un ni l'autre. [Marivaux, Le jeu de l'amour et du hasard]
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